Rio+20: Un sommet pour rien?
SOMMET DE LA TERRE•Le sommet de Rio se clôt ce vendredi sur un sentiment général d'échec...à Rio de Janeiro, Audrey Chauvet
Certains étaient déjà dans l’avion, d’autres en goguette au Corcovado: ce vendredi, le Riocentro s’est vidé petit à petit des 45.381 participants au sommet des Nations unies sur le développement durable. Les délégations ont laissé derrière elles un texte bien moins ambitieux que ce qui était espéré. Un peu comme si l’environnement, aux Nations unies aussi, ça commençait à bien faire.
Notre maison brûle… et nous la regardons brûler
«En 2002, Jacques Chirac avait dit «Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs». En 2012, je dirais que nous la regardons brûler». Pour la sénatrice Laurence Rossignol, Rio+20 est un échec. «C’est le sommet du cynisme, affirme-t-elle. Rio+20 n’a rien renforcé ni validé, il n’y a aucune vision, aucune ambition». «Le texte se contente de réaffirmer les engagements de 1992, estime aussi l’eurodéputée Sandrine Bélier. La communauté internationale reconnaît les problèmes environnementaux, réaffirme qu’il faut aller vers le développement soutenable, mais ne s’engage à rien», regrette-t-elle.
Sur les deux thèmes principaux du sommet, l’économie verte et la création d’une organisation mondiale de l’environnement, aucune avancée. «La crise économique est un prétexte ou une très grande incompréhension de ce qui se passe car l’économie verte aurait dû être une solution pour en sortir», estime Laurence Rossignol. Et même si l’idée de réformer le Programme des Nations unies pour l’environnement afin de lui donner plus de poids figure dans le texte, tout reste flou, même le nom de cette future agence. «Le Parlement européen attendait un engagement là-dessus, pour donner une cohérence à la centaine de conventions internationales qui existent sur l’environnement», rappelle Sandrine Bélier.
«Ce n’était pas la peine de faire Rio+20 pour ça»
Recul ou stagnation, le sommet Rio+20 ne restera pas dans les mémoires comme un moment clé de l’histoire de l’environnement. «Il ya probablement un début de convention sur la haute mer, reconnaît Laurence Rossignol, mais ce n’était pas la peine de faire Rio+20 pour ça!» Sandrine Bélier note pour sa part une timide avancée dans la confirmation que la société civile prendrait désormais pleinement part aux négociations, mais là encore on ignore dans quel cadre.
Et cette «société civile» regroupe des intérêts très divergents, des multinationales du pétrole aux militants alter-mondialistes. Pour Maxime Combes, membre d’Attac France, il faut maintenant exiger une «refonte démocratique des Nations unies»: «Les Etats se sont désengagés financièrement et les programmes de l’ONU sont tous financés par le secteur privé qui donne ses orientations», déplore-t-il, citant pour exemple le silence du texte sur les industries extractives (pétrole, gaz,…).
L’élan est à chercher ailleurs
Alors, maintenant, on fait quoi? De l’avis de tous, il ne faut pas renoncer à ces sommets. «S’ils n’existaient pas, nous n’aurions même plus d’endroits pour parler de ça», pense Laurence Rossignol. «Je crois à l’intérêt de ces rencontres, à la capacité à entretenir le dialogue, estime aussi Sandrine Bélier. Ce n’est pas l’échec de Copenhague où il y avait eu un clash et où on imaginait même que le dialogue international n’existerait plus. Mais ça manque cruellement d’élan.»
Elan qu’il faudra peut-être chercher ailleurs, par exemple du côté du Sommet des peuples, qui regroupait les ONG et les associations, petites et grandes, qui petit à petit font changer les choses. «Partout sur la planète des citoyens plus engagés qu’on ne le croit avancent, souligne Laurence Rossignol. Ces initiatives locales engagent la transition, mais pour que ce soit efficace et à la hauteur de l’enjeu il faut des politiques nationales et des accords internationaux». Rendez-vous à Doha, au Qatar, en décembre.
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