Rio+20: Que s'est-il passé ce vendredi au Sommet de la Terre?
SOMMET DE RIO•Le Brésil doit jouer en politique comme au foot, le prix du Fossile attribué aux Etats-Unis...Audrey Chauvet
Rio+20, c’est parti. Les négociateurs et les délégations sont arrivés au Brésil pour tenter de trouver un accord sur «Le futur que nous voulons», la déclaration qui doit résulter du sommet des Nations unies sur le développement durable.
Les peuples se rassemblent au Sommet
Vendredi, l’événement de la journée n’était pas du côté des négociations officielles, qui piétinent «car personne n'est prêt à financer ce développement durable en temps de crise», rapporte l’AFP. C’était donc du côté des associations, ONG et peuples indigènes qu’il fallait regarder: le Sommet des peuples, Cupula dos Povos en VO, s’est ouvert au parc Flamengo. Quinze mille participants y sont attendus et plus de 600 activités et débats s’y dérouleront.
L’ONG Oxfam a d’ores et déjà interpellé le gouvernement brésilien pour qu’il prenne en main la situation: «Les négociations finales n’ont abouti à rien depuis mardi, déclare Stephen Hale, dirigeant d’Oxfam International. Le Brésil a démontré sa capacité à traiter les problèmes de pauvreté et d’inégalités sociales chez lui, maintenant il doit démontrer son leadership international et persuader les autres pays à s’engager.» Comme le disait le représentant du WWF à Rio: «Le Brésil doit jouer en politique comme il joue au foot.»
« No progress @ #RioPlus20. Now we need Brasil to play politics as well as they play football. — Lasse Gustavsson (@Lassewwf) June 15, 2012 »
Des prix Fossile pour le Canada et les Etats-Unis
Ce ne sera sûrement pas facile de convaincre tout le monde, y compris les Etats-Unis, qui se sont vus décerner le prix «Fossile du jour» jeudi par un groupement d’ONG et d’organisations de jeunesse. Ce prix «récompense» le pays qui en fait le moins ou qui bloque les avancées pour résoudre le problème du changement climatique. Les Etats-Unis peuvent remercier «leur refus de s’engager dans le financement de solutions durables alors qu’ils donnent chaque année 51 milliards de dollars aux gros pollueurs.» Vendredi, c’est le Canada qui a reçu le prix, pour son soutien aux exploitations de pétrole, notamment des sables bitumineux, et sa réticence à faire avancer les négociations.
De leur côté, les Nations unies adoptent la technique du bourrage de crâne pour convaincre: chaque jour, des rapports de centaines de pages sont présentés, pour démontrer par A+B que des solutions existent. Jeudi, le rapport «Building an inclusive green economy for all» démontrait que la transition vers une économie verte permettrait de sortir 1,3 milliard de personnes de la pauvreté si les investissements dans les pays en développement, riches en ressources naturelles, étaient suffisants. Des éoliennes en Ethiopie à l’agriculture biologique en Ouganda, les Nations unies assurent que l’écologie et la croissance économique peuvent aller de pair.