Troisième semaine de grève de la faim contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes
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Deux agriculteurs ont entamé mercredi à Nantes leur troisième semaine de grève de la faim pour demander un moratoire sur les expropriations dont ils font l'objet dans le cadre du projet du futur aéroport international qui doit être construit à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. Marcel Thébault, 54 ans, exploitant agricole sur les terres du futur aéroport, et Michel Tarin, 64 ans, agriculteur en retraite, propriétaire en cours d'expropriation et militant historique de combats comme le Larzac, ont arrêté de s'alimenter le 11 avril.
Ils sont alités une grande partie du temps, ayant perdu plus d'une dizaine de kilos chacun, sous une tente dans un square, au centre de Nantes, entourés de militants, d'un tracteurs, de caravane et de quelques moutons. Ces opposants demandent la suspension des procédures d'expropriation - entamées depuis début 2012 à l'encontre de 85 propriétaires et onze exploitants agricoles - dans l'attente de l'issue des nombreux recours en justice déposés par les opposants contre la réalisation de ce nouvel aéroport.
Vinci et les élus restent inflexibles
Lors d'une conférence de presse mercredi, les représentants du groupe Vinci, concessionnaire du projet, ont réaffirmé leur détermination à le mener à terme et souligné que 85% des propriétaires et exploitants concernés par le projet avaient accepté leurs offres amiables. Les trois principaux dirigeants socialistes locaux - le député maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, le président du conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, et le président du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet - ont exprimé leur «respect» face à la «détermination» de ces opposants mais ont souligné qu'en «droit, la période du débat sur l'opportunité du transfert de cet équipement est close».
Le projet de Notre-Dame-des-Landes est soutenu par le PS et l'UMP, mais contesté par EELV, le Parti de Gauche, le MoDem, ainsi que par de nombreuses associations locales, comme l'Acipa ou la Cedpa, la Confédération paysanne et des associations de défense de l'environnement. Les opposants contestent autant son utilité économique que les dangers ou nuisances sonores invoquées par les promoteurs du projet. Lancé dans le courant des années 2000 pour faire face au développement du trafic aérien et lutter contre les nuisances du survol de la ville par une partie des avions, il a été déclaré d'utilité publique par l'Etat en février 2008 et sa concession a été attribuée à Vinci en décembre 2010. Il doit être inauguré en 2017.