POLLUTIONPollution aux particules fines: Faut-il arrêter de respirer?

Pollution aux particules fines: Faut-il arrêter de respirer?

POLLUTIONLa France connaît des pics de pollution depuis quelques jours. Comment limiter les effets des particules fines...
Paris dans un nuage de pollution, le 26 mars 2012.
Paris dans un nuage de pollution, le 26 mars 2012. - DUCLOS/SIPA
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Profiter du soleil en terrasse, c’est agréable, mais à condition de ne pas être trop près d’une rue très fréquentée par les voitures. Depuis quelques jours, les grandes agglomérations françaises, Ile-de-France en tête, connaissent une pollution aux particules fines «en raison d'une météorologie défavorable à la dispersion des polluants émis». Les automobilistes sont invités à réduire leur vitesse et les personnes sensibles à éviter tout effort physique. Mais est-ce vraiment efficace pour réduire la quantité de particules fines émises et comment se protéger de cette pollution?

Les particules fines, une suie microscopique

Dans la famille des particules fines, il y a les petites sœurs, les PM2,5 qui ne dépassent pas 2,5 micromètres de diamètre, et les grandes sœurs, les PM10, qui atteignent 10 micromètres de diamètre. Les plus petites sont les plus dangereuses, car elles s’infiltrent plus facilement dans les poumons, défiant tous les filtres naturels du corps humains dont les poils du nez sont les premiers représentants.

Actuellement, ce sont les PM10 qui posent problème: émises par le trafic routier, et en particulier par les moteurs diesel, par le chauffage ou par les industries, elles sont retenues au dessus des villes lorsque le vent manque. Et peu importe la température: en plein hiver ou en été, les particules peuvent se concentrer dans l’atmosphère si un anticyclone les retient. La situation peut s’aggraver en été car l’ensoleillement favorise la transformation de certains polluants, comme les oxydes d’azote et les hydrocarbures, en particules et en ozone.

Comment s’en protéger?

Dès le seuil de PM10 dépassé (50 µg/m3 en moyenne journalière), des mesures de protection des personnes sensibles doivent être prises: enfants, personnes âgées, asthmatiques et allergiques, insuffisants cardiaque ou respiratoires et femmes enceintes doivent éviter les activités physiques et sortir plutôt durant les heures les moins chaudes de la journée, le matin ou le soir. Et pour tout le monde, mieux vaut éviter de faire son footing pendant les heures de pointe, à proximité d’une route et, en été, aux heures chaudes de la journée.

Faut-il rester enfermé?

Non, selon le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF): les pics de pollution ne justifient pas des mesures de confinement et on peut continuer à aérer sa maison ou son bureau comme d’habitude. Car sans aération, c’est la pollution intérieure de l’air qui risque de faire suffoquer.

Faut-il mettre un masque?

Les particules fines déjouent tous les masques, même ceux ayant un filtre à charbon. Autant dire que les masques médicaux ou les foulards ne servent à rien.

Où aller pour ne pas trop respirer de particules fines?

Il n’y a pas vraiment d’endroit épargné mais il faut, d’une manière générale, éviter de rester près des routes fréquentées. Aller dans les parcs et espaces verts peut permettre de respirer un air un peu moins vicié. Les cyclistes sont parmi les plus touchés par la pollution, mais finalement ce sont les pollueurs qui payent le prix fort: c’est à l’intérieur de l’habitacle d’une voiture qu’on respire le plus de particules, deux fois plus qu’un piéton en moyenne.