Seize espèces de papillons menacées de disparition en France
BIODIVERSITE•Et dix-huit autres sont quasi-menacées, selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature...Audrey Chauvet
Le retour du printemps rime normalement avec l’apparition des papillons. Mais les prochaines années risquent de voir la population d’insectes se raréfier: selon une étude du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Muséum national d’histoire naturelle, seize espèces de papillons sont menacées de disparition en France métropolitaine et dix-huit autres sont quasi-menacées.
Dégradation des milieux naturels
Depuis les années 1970, la dégradation des milieux naturels, notamment la disparition de certaines plantes dont les chenilles se nourrissent, sont à l’origine du déclin des populations d’insectes. Par exemple, l’Azuré, qui vit uniquement sur la sanguisorbe, est en forte régression car sa «plante-hôte» a été remplacée par des cultures ou modifiée par l’apport d’engrais. «De même, le Mélibée est menacé par la disparition des prairies humides à molinie, sa plante-nourricière, remplacées notamment par des plantations de résineux. Il ne subsiste plus que dans quelques localités du massif du Jura et se trouve désormais “en danger critique” en France», écrit l’UICN.
Mais ce sont aussi nos routes et nos villes qui pèsent sur les papillons: l’Hespérie du barbon a ainsi été victime de l’urbanisation du littoral méditerranéen et se fait très rare depuis dix ans. Les biologistes soulignent également l’impact possible du changement climatique: «L’élévation des températures pousse certains papillons à rechercher des conditions de vie plus favorables vers le Nord ou en altitude. Mais certaines espèces ne trouvent pas de nouveaux refuges et voient leur aire de répartition régresser en France.»
Pour protéger les papillons, la seule solution sera donc de protéger leur milieu naturel: les aires de reproduction et de repos des papillons doivent être protégées en contrôlant les pratiques agricoles et en arrêtant l’artificialisation de la nature. Moins de béton pour plus de papillons.