MODELe cachemire, écolo?

Le cachemire, écolo?

MODEPrenons un pull en cachemire et regardons-le à l'endroit: une laine merveilleusement douce, provenant de la longue et fine toison de belles chèvres gambadant dans la neige, accompagnées de nomades souriants aux yeux bridés, dans un splendide et sauvage pays lointain. Trois barbichettes peignées, et miracle, un pull...
Alice Audouin

Alice Audouin

Regardons-le maintenant à l’envers: un élevage intensif de 40 millions de chèvres, un équilibre ancestral brisé dans la répartition des espèces, une crise de surpâturage entraînant des problèmes inquiétants de désertification, une population d’éleveurs en souffrance. En Chine, certaines chèvres subiraient même des courants d’air glacé, pour que la laine pousse plus vite. C’est sûr, le côté «élevage intensif de porcs en Bretagne» fait moins rêver. La «toison d’or» ou «fibre d’or», comme cette laine est appelée dans le métier, fait tout d’un coup moins chic.

Heureusement, la fondation française Humus vient de lancer en Mongolie (25% de la production), avec AVSF (Agronomes et vétérinaires sans frontières), une nouvelle filière qui réunit les conditions propices à la production de fibres brutes de cachemire de manière durable et équitable, en harmonie avec l’environnement. Les acteurs du luxe sont actuellement approchés pour être les premiers utilisateurs de cette filière environ 20% plus chère.

Derrière cette initiative, Cécile Lochard, déléguée générale du fonds Humus et auteur du livre Luxe et développement durable, aux éditions Eyrolles, qui est déterminée à rendre la production des matières premières aussi responsable que désirable. La Chine, premier producteur mondial (75 % du marché), suivra-t-elle la démarche?

Qu’est-ce que le cachemire?