Antarctique: Heurts violents entre les militants de Sea Shepherd et un baleinier japonais

Antarctique: Heurts violents entre les militants de Sea Shepherd et un baleinier japonais

A.C. avec Reuters

A.C. avec Reuters

Un accrochage a eu lieu mercredi dans l'océan Antarctique entre un navire de la flotte baleinière japonaise et les militants de l'ONG écologiste Sea Shepherd, qui tentent chaque année de mettre fin à la pêche à la baleine. Sur son site internet, Sea Shepherd indique que trois de ses membres ont légèrement blessés lors de l'affrontement, qui s'est déroulé à moins de 500 kilomètres au nord de la péninsule de Mawson. «Nos hors-bord tentaient de ralentir le harponneur japonais Yushin-Maru 2, qui poursuit de façon agressive le Steve-Irwin», déclare Sea Shepherd sur son site internet. Le Steve-Irwin est le principal navire de la flotte de l'ONG.

Selon ce communiqué, un membre américain de Sea Shepherd, Brian Race, a subi des lacérations au visage en étant frappé par une perche en bambou. Le cameraman sud-africain Russell Bergh et le photographe français Guillaume Collet souffrent quant à eux de meurtrissures causées par des grappins métalliques. Sur une vidéo diffusée par les pêcheurs, on voit un canon à eau du navire baleinier asperger un des canots pneumatiques, duquel les militants lancent des projectiles non-identifiés.

Blessés par leurs propres crochets, selon les baleiniers

Un communiqué publié sur le site de l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR) indique que les militants ont tenté de trancher des cordages du navire baleinier au moyen de couteaux et de crochets, ont également essayé de bloquer ses hélices en lançant des cordes sous la coque et ont jeté une trentaine de bouteilles de peinture. L'équipage du Yushin-Maru 2 a alors tenté de repousser le hors-bord au moyen de perches de bambou, précise le document. Un porte-parole de l'ICR, Glenn Inwood, a déclaré que «selon toute probabilité, ils ont été blessés par leurs propres crochets».

Le Japon poursuit chaque année une campagne de pêche à la baleine présentée comme une activité de recherche scientifique, ce qui lui permet de contourner le moratoire en vigueur depuis 1986 sur l'abattage des grands cétacés. Sea Shepherd s'efforce tous les ans d'empêcher la flotte japonaise d'atteindre son quota annuel en s'interposant devant ses navires. Lors de la saison 2011, les baleiniers nippons avaient dû quitter l'Antarctique en ayant pêché moins de 20% du nombre de baleines qu'ils prévoyaient d'abattre. L'Australie a déposé un recours auprès de la Cour internationale de justice de La Haye afin d'empêcher Tokyo de poursuivre cette activité. Une décision est attendue en 2013 au plus tôt.