VIDEOSommet de Durban: Quels scénarios possibles à l'issue de la conférence?

Sommet de Durban: Quels scénarios possibles à l'issue de la conférence?

VIDEOLes 190 pays qui se réunissent à Durban à partir de lundi devront se mettre d'accord sur l'avenir de la politique climatique mondiale...
© 2011 AFP

© 2011 AFP

Protocole de Kyoto, avancée vers un cadre imposant des réductions d'émissions de CO2 à tous les pays, financements. Voici un tour d'horizon des résultats possibles de la conférence sur le climat de Durban, où les attentes restent faibles deux ans après le psychodrame de Copenhague. «Il y a trois scénarios dont on parle pour Durban», souligne Alden Meyer, fin connaisseur des négociations onusiennes sur le climat et analyste du groupe de réflexion Union for Concerned Scientists à Washington. Ses attentes? Des résultats modestes dans le meilleur des cas, un blocage complet du processus, dans le pire.

Selon les observateurs interrogés par l'AFP, la réussite ou non de cette 17e conférence des Parties de la convention-climat de l'ONU reposera en grande partie sur les décisions qui seront prises ou non sur le protocole de Kyoto. Ce traité est le seul cadre juridique contraignant existant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). En dépit de ses limites - les pays concernés par les contraintes représentent moins de 30% des émissions mondiales en l'absence notamment de la Chine et des Etats-Unis - les pays en voie de développement réclament de nouveaux engagements de la part des pays industrialisés au terme de la première période se terminant fin 2012. Ce que refusent notamment le Japon, la Russie et le Canada.

Vider le protocole de Kyoto d’une partie de sa substance

Le scénario le plus ambitieux serait celui où une partie des pays concernés par ces engagements, principalement ceux de l'Union européenne voire la Norvège et l'Australie, s'engage politiquement dans une deuxième période sans forcément d'objectifs contraignants, estiment certains observateurs. «Il faut peut-être vider le protocole d'une partie de sa substance, mais il est important de garder les règles de comptabilité (concernant les émissions) et les instruments de Kyoto», explique Emmanuel Guérin, de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), à Paris.

Mais ce résultat n'est pas acquis dans la mesure où les Européens font dépendre leur engagement sur ce point de l'adoption d'une «feuille de route» qui impliquerait tous les pays dans la mise en place d'un cadre contraignant mondial à l'horizon 2020. Sans décision sur Kyoto, un résultat mi-figue mi-raisin serait d'avancer dans la mise en oeuvre des décisions prises fin 2010 à Cancun (Mexique), en particulier sur les moyens d'aider financièrement les pays les plus vulnérables aux changements climatiques via le «Fonds vert». Mais le pire des scénarios, à ne pas exclure avertissent certains observateurs, serait que «la colère provoquée par ce qui serait perçu comme la mort de Kyoto et une absence de leadership des pays en développement conduisent à un blocage y compris sur les décisions de Cancun», souligne Alden Meyer, au risque de remettre en question le fragile processus de négociations.