ALIMENTATIONLe système alimentaire mondial devrait être réorienté pour nourrir 7 milliards d'humains

Le système alimentaire mondial devrait être réorienté pour nourrir 7 milliards d'humains

ALIMENTATIONDes experts préconisent de passer à une agriculture plus durable...
Pour nourrir une population croissante dans une planète confrontée au changement climatique, il faut réorienter le système alimentaire mondial, avec une approche socialement équitable, a prévenu mercredi un panel d'experts.
Pour nourrir une population croissante dans une planète confrontée au changement climatique, il faut réorienter le système alimentaire mondial, avec une approche socialement équitable, a prévenu mercredi un panel d'experts. - Alexander Joe afp.com
© 2011 AFP

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Pour nourrir une population croissante dans une planète confrontée au changement climatique, il faut réorienter le système alimentaire mondial, avec une approche socialement équitable, a prévenu mercredi un panel d'experts. Aujourd'hui un milliard de personnes sont sous-alimentées et des millions d'autres souffrent de maladies chroniques liées à une alimentation trop abondante ou trop riche. D'ici 2050, la population mondiale devrait grimper à 8 à 10,6 milliards d'individus ce qui entraînera une demande accrue de nourriture.

Intensifier la production en réduisant les émissions de gaz à effet de serre

Face à ces défis, la Commission sur l'agriculture durable et le changement climatique (CCAFS) préconise des actions immédiates, dans un document destiné aux décideurs publics. «Il s'agit de réorienter le système alimentaire dans son ensemble -pas seulement la production agricole et pas uniquement dans les pays en développement», selon le Pr John Beddington, président de cette commission créée en février qui réunit 13 scientifiques et experts. «Nous avons besoin d'une approche cohérente et socialement équitable», a-t-il déclaré dans un communiqué. Face au risque réel de «forte insécurité alimentaire», il faut «repenser les modes de consommation et modifier les régimes alimentaires pour satisfaire les besoins nutritionnels de base», selon la présidente de l'Institut national français de recherche agronomique (Inra) Marion Guillou, membre de la CCAFS.

Inondations, sécheresses et autres phénomènes extrêmes dus au changement climatique risquent de frapper plus durement ceux qui sont aujourd'hui à la limite de la faim et de la malnutrition. Gaspillage des ressources en eau, risques d'appauvrissement de la fertilité des sols, perte de biodiversité sont également à prendre en compte. Dans un «résumé pour les décideurs», la CCAFS formule sept recommandations, invitant à «relever significativement le niveau global des investissements dans l'agriculture durable» au cours de la prochaine décennie. La production est à «intensifier» tout en «réduisant les émissions de gaz à effet de serre et autres impacts environnementaux négatifs de l'agriculture». Il est aussi recommandé de «réduire les pertes et les gaspillages à tous les stades des filières agricoles et alimentaires», de repenser les moyens d'accès aux produits agricoles et de cibler les populations les plus vulnérables.

Le rapport final de la CCAFS, sur lequel sont fondées les recommandations, doit être publié début 2012. Cette commission a été créée à l'initiative du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR).