Dix propositions pour sauver les océans
SOMMET RIO+20•Dans la perspective du sommet qui se tiendra en juin prochain à Rio, les Nations unies ont présenté ce mardi dix propositions pour améliorer la gestion des océans...A.C.
Ils représentent 70% de la surface du globe, ont un rôle de régulateur de climat, fournissent une grande partie des protéines nécessaires à l’alimentation humaine et sont le berceau de l’humanité: les océans méritent d’être mieux protégés, alarment les Nations unies. Seulement 1% des eaux mondiales sont protégées, laissant le reste des océans en proie aux pollutions et à la surpêche. L’Unesco, réunie à Paris, a présenté un projet en dix points pour sauver les océans.
Un marché du «carbone bleu»
A l’image du marché du carbone, l’Unesco propose de créer un marché du «carbone bleu». Les océans captent un quart du CO2 émis dans l’atmosphère: une valeur pourrait être attribuée à ces unités de dioxyde de carbone captées pour engendrer «un gain économique direct via la protection de l’habitat». Toutefois, les océans pâtissent de ce rôle de réserve de carbone: leur acidification fait peser de lourdes menaces sur la biodiversité marine, et notamment sur les coraux. L’Unesco appelle donc à «promouvoir la recherche» sur ce problème.
La gouvernance des océans est également un point important pour limiter les dégâts environnementaux. L’Unesco propose ainsi de renforcer la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et de «réformer et renforcer les organisations régionales de gestion des océans». Enfin, les propositions de l’Unesco visent à développer des «économies vertes» dans les petits Etats insulaires et «augmenter la capacité institutionnelle en matière de suivi scientifique des océans et des zones côtières».
60% des écosystèmes marins dégradés ou surexploités
Pour les auteurs du rapport, «rendre l'économie bleue durable doit se faire en s'appuyant sur la science et la technologie. Mais le succès dépendra de processus politiques pertinents et de véritables améliorations institutionnelles. Il demandera aussi davantage d'engagement et de financement de la part de la communauté internationale mais aussi des pays et des industries».
Il y a urgence à agir: selon ce rapport, 60% des écosystèmes marins sont dégradés ou surexploités. Les mangroves, ces marais qui jouent un rôle important dans les pays tropicaux notamment pour éviter les inondations, ont perdu 30 à 50% de leur surface. 20% des coraux auraient déjà disparu, rendant encore plus vulnérable l’écosystème marin. Plus de 400 zones marines sont aujourd’hui considérées «biologiquement mortes».