Le 31 octobre nous sommes sept milliards... ou presque
DEMOGRAPHIE•Entre les estimations et la réalité, il pourrait y avoir plus d'une année d'écart...Audrey Chauvet
Ce lundi, nous serions sept milliards à peupler la planète. Si l’on en croit les statistiques: Gilles Pison, directeur de recherche à l'Institut national d'études démographiques (Ined) explique que les calculs de population se basent sur les recensements nationaux, additionnés par les Nations unies. «On corrige les biais manifestes dans les recensements, dont la qualité varie d’un pays à l’autre. Il est probable que la barre des sept milliards ait été franchie il y a un ou deux ans, ou le sera dans un ou deux ans», explique le démographe, auteur d’un Atlas de la population mondiale - Faut-il craindre la croissance démographique et le vieillissement ?, (Éd. Autrement).
Le symbole du sept milliardième bébé
La date du 31 octobre 2011 n’est donc que le fruit de projections statistiques. On comprend mieux pourquoi le choix du sept milliardième bébé a une valeur symbolique. Les Nations unies ont officiellement choisi Danica, une petite philippine née dans la nuit de samedi à dimanche. Le Fonds mondial des Nations unies pour la population (UNFPA) en a profité pour rappeler que les Philippines sont le 12e pays le plus peuplé du monde avec près de 95 millions d’habitants, dont 54% âgés de moins de 25 ans. Pays en développement où le réchauffement climatique fait peser de nombreuses menaces sur les populations côtières et sur l’importante activité agricole, les Philippines ont encore un taux de fécondité important (3 enfants par femme) et une espérance de vie de 70,8 ans en moyenne qui a permis à la population de l’archipel d’être multipliée par 3,5 depuis 1960.
Dix milliards en 2100
Le seuil des huit milliards d’humains devrait être franchi en 2025, marquant ainsi un ralentissement de la croissance démographique. «Si la population mondiale va continuer de croître, le rythme va diminuer d’année en année, explique Gilles Pison. Les 10 milliards devraient être atteints en 2100 et à partir de là, la population stagnera à cause de la baisse de la fécondité. Aujourd’hui, dans le monde, la moyenne est de 2,5 enfants par femme, c’était le double en 1950, et la tendance générale à avoir moins d’enfants va continuer.»
Les disparités restent toutefois fortes devant la natalité: alors qu’à Taïwan, le taux de fécondité est de 0,9 enfant par femme, il est de sept enfants au Niger. «L’Afrique sub-saharienne, la péninsule arabe, et la région asiatique qui s’étend de l’Afghanistan au Pakistan représentera l’essentiel de la croissance démographique dans les prochaines années», prévoit Gilles Pison.