Les moteurs de recherche solidaires au banc d'essai

Les moteurs de recherche solidaires au banc d'essai

Et si vous mettiez du vert dans votre moteur… de recherche? Google n'est pas le seul à vous trouver de bons plans sur la Toile. Il faut désormais compter avec les moteurs de recherche écolo qui financent une multitude de projets liés au développement durable…
Delphine Rabasté

Delphine Rabasté

Pour chaque demande lancée, ils donnent quelques centimes d’euros à des associations grâce à l’affichage publicitaire sur leurs pages. L’argent généré dépend de plusieurs facteurs: la popularité du site, le nombre d’affichages ou de clics.

Voici une sélection de cinq sites à retenir pour faire des recherches Internet solidaires.

Doona est une association qui n’a pas de but lucratif. Tous les bénéfices générés par son moteur de recherche sont destinés à diverses associations humanitaires (Action chômage 82, Dignité animale, Planète urgence…) qui les utiliseront pour leurs actions (construction d’orphelinats en France, sauvegarde des chimpanzés, lutte contre le trafic d’enfants…). Chaque fois que Doona peut organiser un don, elle propose aux internautes de voter pour leur association favorite. Celle qui a recueilli le plus de votes reçoit le don (l’association est alors mise hors liste pendant trois votes consécutifs).

Ecosia.org donne au moins 80% de ses revenus à la protection des forêts amazoniennes. Comment? Grâce aux clics publicitaires que vous faites lors de vos recherches sur le site. La régie publicitaire rémunère Bing ou Yahoo qui permettent les recherches sur le site d’Ecosia. Bing et Yahoo reversent ensuite une grande partie des sommes gagnées à Ecosia. A ce jour, l’entreprise a déjà pu donner 250 000 € au WWF !

Sur le site HooSeek, le principe est simple : chaque recherche web génère 0,15 centime et chaque recherche shopping génère 1 centime pour une association. Les sommes sont partagées entre les associations choisies. L’internaute sélectionne jusqu’à quatre associations parmi les 500 000 présentes (Kokopelli, pour la protection des ressources génétiques alimentaires et la promotion des pratiques de jardinage et d’agriculture durables, l’ONG Terre d’abeilles, spécialisée dans la protection des abeilles et autres pollinisateurs sauvages, le réseau « Sortir du Nucléaire », pour une autre politique énergétique…). HooSeek prévoit de sortir de nouvelles fonctionnalités, comme le Seeker, un outil qui évite de cliquer sur « Page Suivante » si la réponse idéale n’apparaît pas dans les 10 premiers résultats (comme 40% des recherches effectuées). Les autres réponses se chargent automatiquement en dessous.

Plus vous cherchez, plus vous collectez

Avec plus de 60.000 € récoltés depuis le lancement, VeoSearch offre une aide importante aux associations humanitaires. Pionnier sur le marché des moteurs de recherche solidaire, VeoSearch permet de soutenir jusqu’à cinq associations. Comment ? C’est simple : une fois inscrit sur le site, ajoutez celles qui vous intéressent dans la rubrique « Ma Sélection ». Plus vous cherchez, plus vous collectez pour elles. VeoSearch leur reverse 50% des revenus publicitaires générés par les recherches. Son plus : un espace shopping pour comparer les prix qui permet également de leur donner 50% des revenus de la pub. Aujourd’hui, 940 associations partenaires sont répertoriées. Parmi les favorites: le WWF avec plus de 12.000 fans et 4.400€, Handicap International, qui récolte 3 200€, et Clowns z’hopitaux, avec près de 3.000€. Cette association intervient dans 14 villes de France, dans des services pédiatrie ou dans les maisons de retraite. Leur crédo : faire rire pour diminuer le stress de l’hôpital, la souffrance et l’exclusion.

Nouveau dans le domaine, le site Zutopi sera mis en ligne courant juin. Il reversera 50% de ses revenus pour la réalisation d’actions concrètes. Son plus: elle travaille en partenariat avec le WWF, GoodPlanet, UNICEF et Babyloan. Faire une recherche Internet et améliorer l’éducation en Afrique? C’est ce qu’offre Zutopi à travers son partenariat avec l’Unicef. Elle soutient ainsi la campagne «Des écoles pour l’Afrique» au Mozambique, un programme qui vise à améliorer la qualité de l’éducation pour 300.000 enfants. Via Babyloan, Zutopi aide les micro-entrepreneurs dans les pays en voie de développement par le financement de microcrédits. Avec le WWF, elle lutte contre l’orpaillage illégal -recherche et exploitation artisanale de l’or dans les rivières- en Guyane, source de destruction de la biodiversité. Enfin, à travers Goodplanet et le programme ActionCarbone, elle finance des projets de réduction des émissions de CO2.

A l’exception de Doona, exclusivement gérée par des bénévoles, tous ces sites sont des entreprises qui ne reversent qu’un pourcentage de leurs revenus aux projets. Le capital de HooSeek est ainsi évalué à 47.000 €, celui de VeoSearch à 78 840 €, etc. Certains remettent en cause le côté «éthique» de ce modèle économique: Handicap International, Médecins Sans Frontières et Greenpeace auraient ainsi demandé à être retirés des listings d’HooSeek.

Mieux vaut tout de même surfer sur ces sites qui financent des projets humanitaires, écologiques ou solidaires, plutôt que d’aller sur Google qui ne propose rien de tel et qui a réalisé, en 2009, 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

A lire sur Néoplanète: le web solidaire tisse sa toile