ENERGIESortie du nucléaire de l'Allemagne: «Une décision tout à fait majeure»

Sortie du nucléaire de l'Allemagne: «Une décision tout à fait majeure»

ENERGIELa présidente du Medef, Laurence Parisot souligne l'importance de l'annonce de l'Allemagne de sortir du nucléaire d'ici à 2022. Mais elle se pose aussi des questions, tout comme la patronne du groupe nucléaire Areva, Anne Lauvergeon…
Mi.B.

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Les réactions se succèdent depuis l’annonce de l’Allemagne, lundi 30 mai, de sa sortie du nucléaire d’ici à 2022. Pour Anne Lauvergeon, présidente du groupe nucléaire Areva, qui était l’invitée de BFM Radio, c’est un choix «totalement politique». Elle a dit s’attendre «à une réaction allemande spécifique » après la catastrophe nucléaire au Japon. Mais elle s’interroge par ailleurs sur la possibilité de revenir sur cette décision: «d’ici à 2022, il peut se passer beaucoup de choses.»

Pour Laurence Parisot, présidente du Medef, «cette décision est tout à fait majeure», a-t-elle dit sur RMC-BFM TV. Mais, «est-ce que l’Allemagne fait ce choix tout en sachant qu’elle va continuer à importer du nucléaire de France, ce que l’on appelle la théorie du passager clandestin? Ou y a-t-il derrière cela un plan gigantesque d’innovation technologique?»

Les Verts en revanche saluent cette décision, et embrayent sur la possibilité de la France à emboîter le pas de son voisin allemand. «C’est tout à fait possible, même si évidemment cela nécessite plus d’efforts», explique Cécile Duflot. La secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-Les Verts, invitée d’Europe 1, a souligné le retard de la France sur les énergies renouvelables, et la «marge de progression considérable».

Pour le député européen écologiste Daniel Cohn-Bendit cette décision de l’Allemagne était «une chose annoncée et évidente (…) Il y a eu tout un processus de réflexion qui a permis la décision du gouvernement allemand.»

La part du nucléaire dans la production électrique allemande est de 22%, contre 74% pour la France. Sur les 17 réacteurs allemands, huit ont déjà été stoppés depuis l’accident de Fukushima. Henri Proglio, PDG d’EDF, avait annoncé il y a quelques jours dans une interview au Monde, que le nucléaire continuerait à fournir à la France 80% de son énergie en 2020.