Commerce équitable, les 10 clés du bonheur!
QUINZAINE DU COMMERCE EQUITABLE•A l'occasion de la Quinzaine du commerce équitable, on n'hésite pas à croquer du chocolat certifié fair trade. C'est du plaisir en barres! L'occasion aussi de partager des valeurs, de goutter à une certaine sagesse qui nous met sur la voie d'une certaine sérénité. Dix bonnes raisons pour fondre et craquer...Aurélie de Varax
Un commerce juste. Le commerce équitable permet qu’un petit producteur ou un artisan reçoive une rémunération juste et stable contre son travail. Qu’il ne dépende pas notamment des prix imposés par des intermédiaires ou des cours mondiaux très volatils. Ce prix doit couvrir les frais de production et les besoins élémentaires de la famille.
En ces temps de crise où la financiarisation de l’économie est déconnectée de ce qui est produit, l’argument est important. «En achetant un produit avec des garanties sur le respect du travail, les consommateurs se sentent en cohérence avec eux mêmes car c’est un problème qui les touche directemen », explique le sociologue Alain Mergier.
Tous ensemble! Le mouvement du commerce équitable implique des individus isolés qui choisissent de se réunir sous forme de coopératives, de groupements d’artisans ou d’associations pour commercialiser ensemble leurs produits. Et le résultat est là.
D’un côté, les flux économiques ont généré plus de 3,4 milliards d’euros en 2009 dans 40 pays, soit une progression de 15 % en un an. De l’autre, les organisations de producteurs sont fédérées au niveau des grands ensembles régionaux – Amérique latine, Afrique et Asie – pour peser dans les échanges internationaux. En clair «ensemble» nous pouvons soulever des montagnes. Peut-être que notre société ultra-individualiste oublie quelque peu que l’homme est avant tout un être social, de partage et d’initiative.
Un bonheur réel. Vivre dignement, un défi pour les 80 % de paysans de notre planète souvent condamnés à vivre dans l’assistanat. Avec le commerce équitable, leur honneur est sauf car ils subviennent eux-mêmes à leurs besoins sans dépendre des subventions ou autres aides extérieurs. C’est «un peu» de bonheur, certes, mais un bonheur bien réel.
Il se dit en trois mots: dignité et liberté contre charité. Francisco Van der Hoff, le fondateur du commerce équitable labellisé, lui oppose le bonheur «supposé» d’une société de consommation qui pousse à l’achat et à l’accumulation de richesses.
Présider à sa destinée. Aujourd’hui, le café des petits producteurs de Bolivie, de Colombie, du Pérou ou du Guatemala est en tête de gondole dans nos supermarchés. Une reconnaissance inouïe pour des milliers de paysans qui ont pris leur destin en main. Le commerce équitable est un chemin d’autonomie économique, mais aussi culturelle et politique.
En Bolivie, les organisations de producteurs, formées à la gestion et fonctionnant plus démocratiquement, sont devenus des interlocuteurs pour les municipalités et l’État. Ils ont même réussi en 2004 à faire voter une loi-cadre qui déclare prioritaire l’établissement de politiques caféières en faveur des petits producteurs. En Amazonie, les Indiens Satéré-Mawé parviennent à protéger leurs savoir-faire ancestraux comme la culture du guarana.
Construire l’avenir. Avec le commerce équitable, une prime de développement est souvent versée aux organisations pour financer des projets locaux. Unanimement, producteurs ou artisans décident comment l’utiliser. Mise en place de microcrédits permettant notamment aux femmes de créer des activités complémentaires sources de revenus, construction d’infrastructures (routes, écoles, centres de soins), amélioration de l’outil de production, développement de l’accès à l’eau potable ou de l’agriculture biologique… autant de projets qui améliorent la vie de chacun et préservent le tissu économique. Car la pérennité des activités rurale est un défi majeur pour l’avenir au Sud.
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