POLEMIQUELa vie captive des animaux, quel cirque!

La vie captive des animaux, quel cirque!

POLEMIQUENous avons tous des souvenirs d'enfance agréables liés au cirque. Découvrir ou redécouvrir leur beauté est toujours un plaisir, mais souvent, nous n'avons pas toujours conscience de leurs conditions de captivité. Des associations se battent pour des cirques sans présence animale...

Le cirque Pinder a créé la polémique dernièrement. A la mi-mars, l’association Dignité animale demandait au maire de Lyon, Gérard Collomb (PS), de ne pas recevoir ce cirque en raison des nombreuses détentions douteuses d’animaux sauvages. Gilbert Edelstein, le directeur du cirque, a rapidement crié au scandale face à ces accusations. «Si ces hurluberlus passent devant notre chapiteau, ils seront accueillis par nos lances à eau, nous explique-t-il. Nos bêtes sont heureuses, elles sont bien traitées, nourries comme il le faut, lâchées régulièrement dans de grands espaces. Nous aidons même à préserver les races puisque certains animaux sont nés au cirque!» L’association Dignité Animale demande, elle, à Gilbert Edelstein de libérer ses animaux. Elle est même allée plus loin, en déposant un courrier à l’hôtel de ville de Lyon à tous les conseillers municipaux à l’occasion du conseil du 11 avril dernier.

Des mairies interdisent déjà les cirques avec animaux

Dignité Animale a en effet décidé d’alerter à nouveau les élus afin de réfléchir à la légitimité d’accueillir une telle entreprise. En France, plusieurs dizaines de mairies interdisent déjà les cirques avec animaux sauvages et ce nombre ne cesse d’augmenter, à l’image de Chassieu et Vernaison dans le Grand Lyon. Le directeur du cirque Pinder réplique: «Si nous faisions quelque chose d’illégal, cela ferait longtemps que nous n’exercerions plus notre métier. Pucés et régulièrement examinés, nos tigres sont plus surveillés que les pédophiles!»

Que dénoncent les associations? Tous les spectacles avec la présence d’animaux. Selon elles, ils sont sources de souffrances et de «représailles physiques». Les bêtes seraient enfermées dans des cages étroites, plongées dans l’obscurité. Lors des dressages, de sévères corrections seraient infligées aux animaux. «Certains éléphants sont privés d’eau pour éviter qu’ils urinent pendant la représentation», affirme même Brian Mordasini, président de Dignité Animale. De lourds tabourets seraient même lancés sur eux, en plus du fouet, des cordes, des fourches, des bâtons, des cravaches…

En témoigne la vidéo postée sur le site de 30 Millions d’Amis qui secoue actuellement le Royaume-Uni: des images filmées en caméra cachée par Animal Defenders International ont révélé le martyre d’Anne, une éléphante «à la retraite» de 53 ans, détenue par un cirque itinérant britannique depuis 1957, fréquemment battue par le personnel. Face au tollé provoqué par la mise en ligne de la vidéo, les propriétaires n’ont eu d’autre choix que de libérer leur éléphante. L’animal a été confié au parc animalier de Longleat, situé à Warminster, dans l’ouest de l’Angleterre. Pour Gilbert Edelstein, «ce qui se passe en Angleterre ne nous regarde pas. Ici, l’apprentissage se fait en douceur. Le dresseur est très complice avec l’animal.»

Reste que la France doit dorénavant rattraper ses voisins européens, à l’image du Portugal qui œuvre en matière de «dépeuplement des animaux de cirques» selon Brian Mordasini. Dernièrement en Angleterre, plus de 170 députés ont signé une déclaration demandant au gouvernement d’interdire les exhibitions d’animaux sauvages.

Associations, pétitions, recours légaux… Comment agir pour défendre les animaux de cirque?