Les opposants aux gaz de schiste ne désarment pas
PLANETE•Des milliers de manifestants...Avec Reuters
Malgré le recul des pouvoirs publics, des milliers de personnes ont manifesté dimanche en France pour réclamer l'arrêt des projets d'exploration et d'exploitation des gaz de schiste en France.
Plus de 8.000 manifestants, selon les organisateurs, se sont ainsi rassemblées Nant, dans l'Aveyron, en présence de l'altermondialiste José Bové, qui a pris la tête du mouvement.
Contestation
C'est dans cette région de l'Aveyron, où trois permis d'exploration ont été accordés en 2010, qu'est née la contestation.
Plusieurs milliers de personnes ont également défilé à Cahors, dans le Lot.
«Cette mobilisation va faire date puisqu'au delà des milliers d'opposants à ces projets, beaucoup d'élus de l'Aveyron sont présents à Nant, ainsi que les présidents des conseils généraux de l'Aveyron et de l'Hérault», a dit José Bové à Reuters.
«Cette mobilisation montre que malgré les promesses de François Fillon, les Français se méfient et exigent purement et simplement l'abrogation de ces permis d'exploitation», a-t-il ajouté.
Le Premier ministre François Fillon avait annoncé l'annulation des autorisations d'exploration accordées par l'Etat et une «remise à plat» du dossier.
Mais les manifestants jugent la position du gouvernement ambigüe et réclament l'abrogation totale et définitive des permis accordés.
Méthodes nocives
Le gaz de schiste est souvent présenté comme la nouvelle «poule aux oeufs d'or» pour les grands groupes industriels, face à l'envolée des cours mondiaux du gaz et du pétrole.
Les opposants dénoncent pour leur part des méthodes de forage nocives pour l'environnement. Elles nécessitent ainsi d'importantes quantités d'eau et de détergents et menacent de provoquer de fortes pollutions de la nappe phréatique.
Le gouvernement soutiendra les amendements visant à abroger des permis d'exploitation des gaz de schiste en France mais ne fermera pas la porte à la recherche scientifique dans ce secteur, avait déclaré la semaine dernière François Fillon.
Le Premier ministre a ordonné une mission de recherche scientifique pour étudier les possibilités d'exploiter de tels gaz sans nuire à l'environnement.
Les députés examineront le 10 mai plusieurs textes, dont celui de Christian Jacob, député-maire de Provins, visant à abroger les permis déjà accordés.