Comment l’environnement influence le développement, la santé et la socialisation des enfants. C’est ce que va chercher à savoir le Plan national santé environnement en lançant en mars 2011 une «cohorte Elfe» (étude longitudinale française depuis l’enfance). Le projet, annoncé ce jeudi par le ministère de l’Ecologie, suivra 20.000 enfants de la période intra-utérine à l’âge de vingt ans. Après des études pilotes régionales, les Elfe vont ainsi se déployer dans 350 maternités françaises jusqu’en 2031.

Capteurs radon et pièges à poussière à la maison

Le projet est vaste et va nécessiter la mise en commun de données émanant de plusieurs sources. Assurance maladie, médecine scolaire, services départementaux de Protection maternelle et infantile (PMI), Caisses d’allocations familiales ou encore Observatoire de l’enfance en danger (Oned) se sont associés pour croiser leurs informations sur le panel d’enfants.

D’autre part, des questionnaires seront envoyés aux parents, et d’ici une dizaine d’années directement aux enfants, pour obtenir des informations sur leur entourage familial et leur mode de vie. Les familles tests seront également équipées de capteurs radon (un gaz naturel radioactif) et de pièges à poussière pour mesurer le degré d’exposition des enfants à ces pollutions.

Les polluants à l’origine de troubles du développement?

En 2010, la première partie de la campagne de surveillance de la qualité de l’air dans les écoles et crèches révélait que 8% des établissements avaient des taux de polluants trop élevés. Les multiples substances auxquelles les enfants sont exposés chez eux, à l’école ou dans la rue, sont suspectées d’être à la source de troubles du développement neuro-comportemental et endocrinien.

Le Plan national santé environnement va également continuer en 2011 les mesures de qualité de l’air dans 150 établissements scolaires et doit préparer une étude, prévue pour 2012, sur 5.000 personnes entre 6 et 75 ans pour évaluer la quantité de polluants (métaux, phtalates, PCB, dioxines, pesticides,…) présents dans l’organisme des Français.