Les «flops» du Grenelle passés à la loupe
ENVIRONNEMENT•Le ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, a présenté mardi 2 novembre un rapport d'évaluation indépendant du Grenelle de l'Environnement, trois ans après le Grenelle I. Ce rapport d'étape affirme que sur les 268 engagements initiaux du Grenelle, 96 % ont été engagés. Mais ils sont plus ou moins avancés. 20minutes.fr fait le point sur les mesures les plus marquantes...Mickaël Bosredon
> Les «tops» et les «bofs» du Grenelle par ici
Les flops…
TRANSPORTS
Transports en commun urbains
2,5 milliards d’euros doivent être injectés dans les réseaux de transports en commun urbains hors Ile-de-France d’ici à 2020. Mais le Gart, Groupement des autorités responsables de transport, chiffre à 4,5 milliards d’euros les besoins. Un premier appel à projets portant sur 80 sites, a mobilisé quelque 800 millions d’euros. Le second appel à projets, pour lequel une soixantaine de dossiers ont été déposés, pourrait ne réunir «que» 300 à 500 millions d’euros. Pour les élus locaux on est loin du compte. «Les résultats du Grenelle ne sont pas à la hauteur des enjeux, déplore également Jean Sivardière, président de la Fnaut (Fédération nationale des associations usagères de transport). Aucun financement pérenne des transports urbains et ferroviaires n’a été mis en place». Jean-Louis Borloo préfère retenir qu’avec ces deux appels à projets, le réseau de transports en commun en site propre en France va être triplé. La secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno rappelle elle «qu’avant le Grenelle, l’Etat ne finançait plus les transports en commun».
Le réseau action-climat regrette par ailleurs la «relance d’un plan routier/autoroutier de 1000 km» et l’absence de plan pour le développement du vélo. «Premier secteur d’émission de gaz à effet de serre avec 26 % des émissions nationales, les transports risquent de le rester encore très longtemps» déplore le RAC…
DECHETS
La TGAP (Taxe générale sur les activités polluantes) sur les incinérateurs, mesure phare du Grenelle sur les déchets et qui a pour vocation de renchérir le coût du stockage, donc de réduire et recycler les déchets ménagers, «a vu ses montants réduits de 1,5 à 7 euros par tonne de déchets» rappelle le Réseau Action-Climat. Pour le réseau Amorce (élus et professionnels de la filière déchets et énergie) le problème majeur du dossier déchets, est la somme qui sera allouée aux collectivités pour atteindre 75 % d’emballages recyclés en 2012.. «Le Grenelle assure que pour y arriver, il faut que 80 % des coûts soit assumé par les professionnels» via une enveloppe de soutien, dont le montant doit être décidée par l’Etat, rappelle Amorce. «Or le montant de cette enveloppe – 640 millions d’euros -, est très inférieure à celle demandée par les collectivités, évaluée à minima à 780 millions d’euros». «Le risque, selon Amorce, est une augmentation de la fiscalité locale…» Chantal Jouanno a confirmé mardi 2 novembre que la somme tournerait aux alentours de ces 640 millions d’euros.
FISCALITE
Taxe carbone
Une des mesures phares du Grenelle, et de Nicolas Sarkozy, qui a été tout simplement abandonnée au lendemain des élections régionales d’avril 2010.