Le chlordecone, enfin sur la liste rouge des Nations unies
PLANETE•Ce pesticide toxique utilisé dans les bananeraies antillaises sera interdit...A.C. avec AFP
Mieux vaut tard que jamais: le chlordecone, pesticide massivement utilisé dans les bananeraies antillaises et accusé de nombreux cas de cancers dans les populations locales, vient d’être ajouté à la liste des polluants organiques persistants (POP) de la Convention de Stockholm. Cette liste établie sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement, qui vise à interdire certains produits toxiques, a été amendée ce jeudi pour y ajouter neuf polluants.
Pesticides, insecticides et ignifuges blacklistés
Les neufs produits ajoutés à la Convention de Stockholm sont essentiellement des pesticides, ignifuges et insecticides dont l'utilisation commerciale reste très vaste. Le plus connu d'entre eux est le lindane, un insecticide utilisé dans l'agriculture qui reste toutefois autorisé pour la pharmacie dans les traitements de la gale et l’élimination des poux.
Les autres polluants désormais interdits sont moins célèbres que le lindane ou le chlordecone, mais tout aussi dangereux. Ainsi, le sulfonate de perfluorooctane, particulièrement persistant et que l'on trouve dans une vaste gamme de produits notamment dans les textiles, tapis, papiers, nettoyants ménagers... Ou encore les alpha et beta hexachlorocyclohexane, des ignifuges (retardateurs de flamme) utilisés dans l'industrie chimique, notamment pour la fabrication des peintures, et potentiellement cancérigènes.
Le chlordecone ne passera plus au travers des filets
La Convention de Stockholm a été signée en mai 2001 dans la capitale suédoise par 151 pays. Sa première liste visait à l'élimination de substances chimiques très nocives pour la santé humaine et l'environnement tels que les polychloro-biphényles (PCB). Elle restreignait également très fortement l'utilisation du DDT.
Malgré cela, le chlordecone, pesticide de la famille des DDT, a été largement utilisé dans les bananeraies des Antilles avant son interdiction en 1993 en France. Sa présence est encore détectable dans les sols, posant de gros problèmes sanitaires.