Marée noire: Barack Obama veut passer à l'énergie propre
ENVIRONNEMENT•Le président dénonce la «pire catastrophe écologique» de l'histoire de son pays...Avec agence
Barack Obama frappe fort. Le président américain a comparé mardi la marée noire souillant le golfe du Mexique à «une épidémie» que les Etats-Unis combattront «pendant des mois et même des années» et affirmé que cette «tragédie» montrait que «le temps d'adopter les énergies propres est venu».
Lors d'un discours consacré à «la pire catastrophe écologique» de l'histoire de son pays, Barack Obama n'a en revanche pas détaillé la façon dont il espérait débloquer au Sénat la loi sur l'énergie et le climat censée permettre aux Etats-Unis de ne plus dépendre à terme des carburants fossiles.
Les autorités américaines ont une nouvelle fois révisé à la hausse mardi l'étendue de la pollution, estimant que jusqu'à 60.000 barils de brut se déversaient quotidiennement dans l'océan, soit 50% de plus que la précédente estimation «haute», qui datait de jeudi.
300 à 500 millions de litres de pétrole dans l’océan
Entre 300 et 500 millions de litres d'hydrocarbures auraient donc fui depuis huit semaines du puits sous-marin au large des côtes de Louisiane, à la suite de l'explosion meurtrière et du naufrage d'une plateforme exploitée par l'entreprise britannique BP.
Barack Obama, qui s'adressait à ses compatriotes depuis le cadre solennel du Bureau ovale pour la première fois de sa présidence, a remarqué que «contrairement à un tremblement de terre ou à un cyclone, ce n'est pas un événement ponctuel qui provoque des dégâts en quelques minutes ou quelques jours».
Même si BP espère bientôt capter à la source «jusqu'à 90% du pétrole» en déperdition avant de parvenir à colmater le puits en août grâce à un forage de dérivation, «nous allons combattre pendant des mois et même des années» cette marée noire, a ajouté Barack Obama lors de ce discours télévisé de 17 minutes.
«Nous combattrons cette pollution avec tout ce que nous avons»
Mais «ne vous y trompez pas: nous combattrons cette pollution avec tout ce que nous avons et aussi longtemps qu'il le faudra», a juré Barack Obama, quelques heures après son retour d'une tournée de deux jours sur les côtes de trois Etats du Golfe.
Il a ainsi annoncé avoir autorisé le déploiement de 17.000 membres de la Garde nationale et appelé les gouverneurs des Etats touchés à les mettre au travail «le plus vite possible».
Barack Obama, qui doit rencontrer mercredi matin à la Maison Blanche le président de BP Carl-Henric Svanberg, a affirmé que «nous ferons payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués».
Fonds d’indemnisation indépendant
Il a aussi confirmé qu'il allait ordonner à la société de créer un fonds d'indemnisation indépendant afin de dédommager les victimes de la marée noire. Des élus du Congrès ont demandé à BP de provisionner 20 milliards de dollars sur un compte bloqué, ce que la compagnie n'a pas pour l'instant accepté.
«Je l'informerai qu'il doit mettre à disposition toutes les ressources nécessaires pour dédommager les travailleurs et les entrepreneurs qui ont été les victimes de l'inconscience de cette entreprise», a affirmé Barack Obama à propos de Carl-Henric Svanberg.
Mais le président, qui plaide depuis sa campagne électorale pour une indépendance énergétique des Etats-Unis, a aussi affirmé que la marée noire montrait que «le temps d'adopter les énergies propres est venu».