Une trentaine de scientifiques et chercheurs de prestigieux instituts et laboratoires, ont adressé ce jeudi une lettre ouverte au ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo lui demandant de «tout faire pour que les missions (dans le cadre du Grenelle de la mer, du trois mâts La Boudeuse) reprennent au plus vite».

Le capitaine du navire, Patrice Franceschi avait annoncé le 2 juin l'arrêt de sa mission scientifique d'exploration en raison d'un endettement massif et du non versement par l'Etat de 500.000 euros qui lui avaient été promis. Le bateau se trouve actuellement dans la base de la Marine Nationale à Fort de France en Martinique.

«Des raisons financières d'un montant peu élevé au regard de l'enjeu»

«Nous avons été extrêmement étonnés d’apprendre que ce programme de recherches à long terme, emblématique du Grenelle de la Mer et répondant à une lettre de mission gouvernementale, allait s’arrêter du jour au lendemain pour des raisons financières d'un montant peu élevé au regard de l'enjeu», écrivent ces scientifiques. «Cette surprise est d’autant plus inacceptable que nous nous sommes tous beaucoup investis dans cette mission, qui permet d’étudier des régions qui resteraient quasiment inaccessibles dans le cadre de programmes scientifiques classiques», ajoutent-ils.

«Les missions à venir, sur les grands fleuves d’Amérique du Sud ainsi que dans les îles oubliées du Pacifique, permettraient ainsi de répondre à des questions nouvelles et essentielles concernant de nombreux domaines scientifiques comme la biodiversité ou l’écologie, mais également d’aborder des problématiques plus humanistes», poursuit le texte.

Chercheurs, scientifiques et universitaires

«Au vu de toutes ces considérations, il nous semble essentiel qu’un projet d’une telle envergure ne s’arrête pas. La Boudeuse doit continuer ses expéditions et son programme d’exploration scientifique, qui apportent non seulement des résultats inédits, mais également l’esprit d’aventure qui manque aujourd’hui à la science moderne, renouant ainsi avec la tradition des grandes expéditions naturalistes», concluent-ils.

Ce texte est notamment signé par des chercheurs et scientifiques du Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN), du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) de l'Institut de Recherche et de Développement (IRD) et par plusieurs hauts universitaires comme le professeur émérite de géographie, Claude Collin-Delavaud.