Bretagne : « On attend la décrue »… Des personnes évacuées face aux rivières qui débordent de partout
Sous l’eau•Plusieurs cours d’eau ont été placés en vigilance orange aux crues en attendant que la pluie ne s’arrête
Camille Allain
L'essentiel
- Plusieurs cours d’eau de l’ouest de la France ont été placés en vigilance orange aux crues et inondations.
- Les sols étant saturés d’eau, les rivières comme la Vilaine ou la Seiche ont largement débordé, occasionnant des inondations.
- De nouvelles pluies étant prévues vendredi, la décrue n’est pas attendue avant lundi.
«On nous avait annoncé du soleil pour aujourd’hui, et regardez, il pleut encore. » Affairé à vérifier le niveau de l’eau sur les bords de Vilaine, ce technicien du service d’assainissement de Rennes métropole rabat sa capuche sur sa tête, le temps que les nuages passent. « On contrôle, on vérifie. Pour l’instant, tout va bien mais c’est juste. On attend la décrue, on ne peut rien faire d’autre », explique l’homme en gilet orange. Quand arrivera-t-elle ? Pas tout de suite, car de nouvelles précipitations sont prévues vendredi, avant un temps plus sec ce week-end. « On en saura plus lundi », prédit l’agent.
Depuis plusieurs jours, la capitale bretonne a essuyé des pluies diluviennes qui ont fait gonfler ses cours d’eau. En Ille-et-Vilaine, la Vilaine et la Seiche ont été passées en vigilance orange mercredi soir. La raison ? « Des précipitations importantes sont tombées sur des sols déjà saturés », indique la préfecture.
Un hôtel et une clinique évacués
Avec un niveau en nette hausse, les rivières n’ont pas pu s’empêcher de déborder un peu partout. « On a dû installer des postes de commandement avancés dans les secteurs de Guichen et de Châteaugiron car il y avait pas mal d’interventions », expliquent les pompiers d’Ille-et-Vilaine. Un hôtel a été évacué à Châteaubourg. D'après Ouest-France, une clinique de Bruz a également évacué ses patients souffrant de troubles psychiatriques.
Les secours ont dû mener 70 interventions en moins de vingt-quatre heures, souvent pour des caves ou des garages inondés. « Les trois quarts de l’année, elle est inerte, elle ne bouge pas. C’est toujours impressionnant de la voir agitée comme ça », commentent Jeanne et Roland en regardant le cours d’eau déborder.
Ce couple de retraités rennais habite dans un immeuble coincé entre l’avenue Sergent-Maginot et la Vilaine. Le fleuve, ils le voient tous les jours de leur fenêtre. Alors quand il pleut beaucoup, ils s’informent des risques de crues. « Ça ne nous stresse pas mais on regarde. Elle est bien haute en ce moment, mais ça n’a rien à voir avec la crue de 1974. C’est cette année-là que j’ai rencontré mon mari », se souvient Jeanne.
C’était il y a un demi-siècle et l’eau avait dévoré Rennes, occasionnant des dégâts colossaux. Depuis, la capitale bretonne a su se mettre à l’abri notamment en construisant des digues et des zones d’expansion des crues. Cinquante ans plus tard, elle garde un œil attentif sur ses cours d’eau.
Plusieurs secteurs concernés en Bretagne et Normandie
L’Ille-et-Vilaine n’est pas le seul département concerné par le risque actuel d’inondations. D’après le site Vigicrues, « des crues importantes sont actuellement observées en Normandie, en Bretagne et dans le Centre Ouest ». Le site précise que « des niveaux dommageables pourraient être observés sur les cours d’eau placés en vigilance orange ».