ReconversionDes assos quittent le débat public sur le futur de la centrale de Fessenheim

Alsace : « Les dés sont pipés »… Des associations quittent le débat public pour le projet de technocentre à Fessenheim

ReconversionA l’arrêt depuis l’été 2020, l’ex-centrale nucléaire de Fessenheim pourrait laisser place à une usine de recyclage de métaux très faiblement radioactifs. Mais le projet de technocentre ne convainc pas tout le monde dans le Haut-Rhin et en Alsace
20 Minutes avec AFP

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Que va devenir l’ancienne centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace) ? Peut-être une usine de recyclage de métaux très faiblement radioactifs. C’était en tout cas l’idée. Mais trois associations ont annoncé mercredi quitter le débat public portant sur ce projet, estimant « servir de faire-valoir dans un jeu dont les dés sont pipés ».

« Force est de constater qu’en guise de débat, nous sommes face à un monologue partial de la part d’EDF, porteur du projet, qui s’octroie un temps de parole conséquent à chaque réunion, ne répond pas aux questions […], refuse le débat réel », dénoncent dans un communiqué commun les associations Alsace Nature, Stop Fessenheim et Les citoyens vigilants des environs de Fessenheim.

EDF projette d’implanter un « technocentre », destiné au recyclage de métaux très faiblement radioactifs issus du démantèlement d’installations nucléaires, sur le site qui accueille la centrale nucléaire mise à l’arrêt en 2020, et dont une partie des terrains sont inutilisés. Les métaux seraient transformés en lingots afin d’être réutilisés pour tous types d’usages.

« Railleries et foudres des pronucléaires »

A la demande d’EDF, la Commission nationale du débat publique (CNDP) mène depuis octobre et jusqu’en février un débat pour évoquer les impacts « que ce projet pourrait avoir sur l’aménagement du territoire et le cadre socio-économique et environnemental ». Les associations réclamaient « une information impartiale, des temps de débats contradictoires et une neutralité d’animation » du débat, pour permettre aux citoyens de « se forger un avis » sur ce dossier, mais estiment que « l’ensemble de ces conditions n’est pas réuni ».

« Toute parole vécue comme contradictoire avec le prétendu bien-fondé du projet déchaîne les railleries voire les foudres des pronucléaires », déplorent les associations. « Si cela n’est pas une grande surprise, le fait que la CNDP ne puisse réguler ces phénomènes, malgré les efforts esquissés, est purement insupportable. »

Elles appellent EDF et la CNDP « à revoir d’urgence le cadre, la forme, le fond et les informations portées à la connaissance du public ». « Sans cela, ce débat ne sera qu’une parodie de concertation », mettent-elles en garde.

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Sollicitée, la CNDP n’a pas donné suite dans l’immédiat. Dans sa communication, EDF indique que « l’objectif » de cette concertation est « de débattre de l’opportunité du projet, de ses alternatives, de ses enjeux environnementaux ». « Les enseignements issus de cette concertation permettront à EDF de préparer le processus d’autorisation du projet », précise le groupe.