Les populations mondiales de requins et de raies ont chuté de moitié en cinquante ans
alerte•Selon une étude publiée dans la revue « Science », la moitié des populations de requins et de raies a disparu depuis 1970 à cause notamment de la pêche intensive20 Minutes avec agence
Les chiffres d’une étude publiée dans la revue Science vendredi suscitent l’inquiétude de la communauté scientifique. Et pour cause, ces travaux, menés dans le cadre du Global Shark Trends Project (GSTP) par 14 chercheurs, révèlent que les populations mondiales de requins et de raies ont diminué de moitié au cours des cinquante dernières années.
33 % des espèces étudiées menacées
Les scientifiques ont analysé 1.199 espèces de ces poissons et ont constaté une baisse de 50 % des spécimens depuis 1970. Et si on remonte jusqu’en 1951, on note même une baisse de 65 %. Un tiers des espèces étudiées est désormais menacé d’extinction, contre seulement 3,5 % en 1970.
La pêche intensive est la principale cause de ce déclin. Entre 1950 et 2000, les captures de requins et de raies ont doublé, passant de 750.000 à 1,5 million de tonnes par an. « Cet épuisement en série a commencé dans les rivières, les estuaires et les eaux côtières proches du rivage avant de s’étendre à travers les océans, puis jusqu’aux profondeurs marines », ont fait savoir les chercheurs.
Un écosystème chamboulé
Conséquences de cette disparition, les écosystèmes se dérèglent. « Les requins sont des prédateurs. Si leur population décline, cela perturbe l’ensemble de la chaîne alimentaire », a détaillé à l’AFP Nathan Pacoureau, coauteur de l’étude. Par ailleurs, certaines espèces de raies, en fouillant les sédiments pour se nourrir, contribuent à l’oxygénation du sol marin et au stockage du carbone.
Les chercheurs appellent donc à réduire « la pression de la pêche ». Ils ont également préconisé la mise en place de quotas ou de zones protégées pour limiter la disparition de ces espèces, note BFMTV. Certains pays restent tout de même de bons élèves en termes de protection des requins et des raies, c’est le cas notamment de l’Australie, du Canada et des États-Unis.