Au courantFace aux tempêtes, le réseau électrique s’adapte au changement climatique

Bretagne : Après Ciaran, le réseau électrique s’adapte au changement climatique

Au courantLe gestionnaire Enedis va lourdement investir pour enterrer ou renforcer ses lignes électriques en Bretagne
Camille Allain

C. A.

En Bretagne, la question du changement climatique donne parfois lieu à quelques blagues. Sur le fait qu’on y produise maintenant du vin. Et qu’au rythme alarmant auquel notre Terre se réchauffe, la région deviendra bientôt la nouvelle Côte d’Azur. Mais la question la plus brûlante à laquelle la péninsule est confrontée, c’est celle des tempêtes, dont les scientifiques disent qu’elles seront de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes.

Il y a un an jour pour jour, la Bretagne en avait eu un aperçu lorsqu’elle avait accueilli Ciaran et Domingos, dont le passage avait fait de gros dégâts. « Une violence indescriptible », expliquait alors le maire du Conquet. Plus d’un million de foyers avaient été privés d’électricité et des dizaines de milliers d’arbres avaient été arrachés.

Un an après le passage des deux tempêtes, Enedis vient de dévoiler un projet baptisé « Reconstruction Bretagne ». Un plan qui n’a pas pour but de reconstruire à l’identique mais plutôt d’investir pour mieux se protéger face au changement climatique.

Un technicien était mort en réparant

Le gestionnaire du réseau électrique prévoyait de « renforcer » 3.500 km de lignes électriques. Les violents coups de vent subis l’an dernier l’ont convaincu d’en transformer 2.000 km de plus. Objectif : « augmenter la résilience du réseau électrique dans la région » et « limiter les dégâts sur le réseau électrique, les coupures d’électricité, et permettre des réalimentations plus rapides pour ses clients ».

L’entreprise gestionnaire du réseau avait été endeuillée par la mort d’un de ses agents intervenu dans le Finistère pour tenter de rétablir le courant.

Les efforts consentis, qui coûteront plusieurs centaines de millions d’euros, cibleront surtout les zones les plus boisées et les plus exposées aux vents violents. Un peu plus d’un millier de kilomètres seront ainsi enfouis d’ici cinq ans.

Des fils « nus » seront également remplacés par des fils « torsadés », plus résistants aux intempéries. Pour réagir plus vite après les catastrophes, Enedis investit aussi dans la remise à neuf de lignes aériennes moyenne tension, en identifiant les zones d’usure grâce à des drones et à l’intelligence artificielle.