Phase finaleVeolia veut enterrer des déchets dangereux aux portes d’une petite commune

Pas-de-Calais : Veolia veut enterrer des déchets dangereux aux portes d’une petite commune

Phase finaleVendredi, Veolia a déposé une demande d’autorisation environnementale pour son projet d’implantation d’un site de stockage de 2 millions de m3 de déchets dangereux sur la commune d’Hersin-Coupigny
Veolia veut implanter un site de stockage de déchets dangereux près d'une petite commune du Pas-de-Calais. (illustration)
Veolia veut implanter un site de stockage de déchets dangereux près d'une petite commune du Pas-de-Calais. (illustration) - M. Libert
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Veolia a déposé une demande d’autorisation environnementale pour son projet de site de stockage de déchets dangereux à Hersin-Coupigny. Si le dossier est jugé complet, son examen durera quatre mois au cours desquels différents acteurs seront consultés.
  • Si l’entreprise Veolia obtenait l’autorisation des autorités, le site serait en activité pour une durée estimée de « 20 à 25 ans » avec une capacité annuelle de 100.000 tonnes et entre 1,8 et 2,05 millions de tonnes de déchets dangereux y seraient enfouis.
  • La perspective d’accueillir cette décharge de « déchets ultimes » ne ravit pas tout le monde. En janvier 2022, les maires des communes de Barlin, Fresnicourt-le-Dolmen, Hersin-Coupigny et Servins s’étaient opposés à l’implantation du site de Veolia.

Veolia est entré dans la dernière ligne droite dans la mise en œuvre de son projet d’implanter un gigantesque site de stockage de déchets dangereux sur la petite commune d’Hersin-Coupigny, près de Lens, dans le Pas-de-Calais.

L’entreprise a déposé, vendredi, « une demande d’autorisation environnementale » pour son projet a confirmé, lundi, la préfecture du Pas-de-Calais. Si le dossier est jugé complet, son examen durera quatre mois au cours desquels différents acteurs seront consultés, notamment la Dreal, la DDTM, l’ARS, l’Autorité environnementale ou encore les pompiers. Cette phase sera suivie d’une enquête publique de trois mois au terme de laquelle le commissaire enquêteur rédigera un rapport.

Deux millions de tonnes sur « 20 à 25 ans »

Enfin, les services de la préfecture entreront dans une « phase de décision » de « 2 à 3 mois » au cours de laquelle ils étudieront les avis des organismes consultés et le rapport de l’enquête publique. C’est le préfet qui signera l’arrêté de refus ou d’autorisation, ce dernier accompagné d’éventuelles prescriptions pour l’exploitant.

La première concertation autour de ce projet remonte à septembre 2022 pour, selon Veolia, une mise en service espérée en 2026. Si l’entreprise obtenait l’autorisation des autorités, le site serait en activité pour une durée estimée de « 20 à 25 ans » avec une capacité annuelle de 100.000 tonnes. Toujours selon Veolia, sur les 11 hectares dédiés au stockage, entre 1,8 et 2,05 millions de tonnes de déchets dangereux y seraient enfouis. Par « déchets dangereux », Veolia entend « déchets issus de l’activité industrielle et des collectivités, qui représentent, du fait de leur composition ou de leurs propriétés, un risque pour la santé ou l’environnement ».

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Et on ne peut pas dire que la perspective d’accueillir cette décharge de « déchets ultimes » ravisse tout le monde. Déjà en janvier 2022, les maires des communes de Barlin, Fresnicourt-le-Dolmen, Hersin-Coupigny et Servins s’étaient opposés par voie de communiqué de presse à l’implantation du site de Veolia. « A l’aube d’une transition annoncée écologique, il est incompréhensible que les autorités puissent encore autoriser des projets présentant de graves dangers pour l’environnement et les êtres humains, en se réfugiant derrière des normes et sans tenir compte de l’avis des habitants et des Municipalités », avaient-ils déclaré.