BIEN être animalDerrière les plumes roses de Lady Gaga, la souffrance animale

Connaissez-vous le lien entre Lady Gaga à la cérémonie des JO, Dior, et une autruche ?

BIEN être animalLes images de Lady Gaga chantant « Mon truc en plumes » sur les quais de Seine ont marqué le monde pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024. Mais derrière les plumes roses et les paillettes, se cache une réalité bien plus cruelle.
La Fashion Week est-elle une Cruel Week ?
Lucie Franco

Lucie Franco

L'essentiel

  • Les plumes qui ont servi à confectionner la robe de Lady Gaga proviennent de fermes d’autruches contrôlées par de grandes marques de mode françaises.
  • Ces fermes ont des pratiques d’élevage et d’abattage violentes et cruelles, dénoncées par de nombreuses associations.
  • L’élevage intensif d’oiseaux a également un impact sur l’environnement.
  • En protestation, l’association PETA France est venue perturber le défilé Christian Dior pendant la Fashion Week de Paris 2024.

Chaque année, 2 millions d’autruches sont tuées pour servir l’industrie du luxe.

Les plumes qui ont servi notamment à confectionner la robe de Lady Gaga proviennent d’autruches confinées dans des fermes et des parcs d’engraissement contrôlés par de grandes marques de mode françaises, dont Hermès, Dior, ou Louis Vuitton.

Dans ces fermes de culture d’autruches concentrées sur de très petits espaces, la végétation indigène leur est refusée, leurs orteils souvent amputés pour des raisons de sécurité, menant à une inévitable détresse psychologique de l’animal.

Des ornements duveteux « sans cruauté » ?

Pire encore : les plumes d’autruche sont de plus en plus utilisées dans l’industrie de la mode à la place de la fourrure et comme ornements duveteux, considérés et vendus comme « sans cruauté ». Mais cela ne pourrait être moins vrai. En effet, « les autruches n’ont pas de saison de mue, donc pour collecter leurs plumes sans les tuer, elles sont soit arrachées, soit coupées à vif, malgré l’interdiction officielle de la pratique » nous explique Natasha Garnier, porte-parole de PETA France. Seules quelques plumes peuvent être obtenues par cette méthode, les plumes restantes ne pouvant être collectées qu’après l’abattage et le dépècement, à environ 12 mois (une autruche pouvant vivre jusqu’à 40 ans).

Les méthodes d’abattage et de mise à mort de ces animaux ont été dénoncées par de nombreux salariés de ces fermes, dont les conditions de travail précaires ont été reconnues pour développer des problèmes de santé mentale comme le trouble de stress induit par la perpétration d’actes de nature traumatisante et violente.

Un impact sur l’environnement

Mais ce n’est pas tout, comme tout élevage intensif, l’élevage d’oiseaux de toute espèce a des conséquences sur l’environnement : comme dans les fermes industrielles qui élèvent des canards et des oies pour leur duvet, de l’azote est libéré en grande quantité dans les déchets des fermes. Ces déchets – composés d’urine, de matières fécales, de morceaux d’oiseaux morts, de sang et d’organes en grande quantité – peuvent entraîner un surenrichissement en matière organique des cours d’eau, entraînant des zones mortes où la vie aquatique ne peut pas survivre.

Certaines associations se battent pour proposer des alternatives déjà existantes, respectueuses du bien-être animal et de l’environnement. C’est le cas de PETA, venu perturber le défilé Christian Dior de la Fashion Week de Paris 2024. « Nous n’arrêterons pas, jusqu’à ce qu’ils s’engagent à ne plus exploiter et tuer les animaux », affirme Natasha.

Pour regarder l’émission complète sur le sujet, vous pouvez regarder la vidéo placée en tête de cet article.