Chomolungma, Sagarmatha… Connaissez-vous les autres noms de l’Everest ?
VOCABULAIRE•En tibétain, en népalais et en chinois, le mont Everest ne porte pas le même nom
E.M.
Connu comme le « toit du monde » avec ses 8.848 m d’altitude, au cœur de l’actualité de YouTube ces derniers jours avec la sortie du documentaire d’Inoxtag sur son ascension, l’Everest ne s’est pas toujours appelé de cette manière. Il a d’ailleurs encore plusieurs appellations. Petit point vocabulaire.
Avant l’Everest, le pic (ou peak en anglais) XV
La montagne était appelée « Peak XV » par Michael Hennessy, un arpenteur général britannique (l’équivalent d’un géomètre) en 1849, qui nommait tous les sommets de la chaîne de l’Himalaya, d’est en ouest. Elle était identifiée jusqu’alors comme « pic B », le Kangchenjunga étant considéré comme plus haut. Une affirmation remise en question par un arpenteur indien en 1852.
Après plusieurs années de calculs, le mont Everest est ainsi reconnu par les Britanniques comme le plus haut en 1865. C’est l’arpenteur Andrew Scott Waugh qui a souhaité ce nom en l’honneur de son prédécesseur, bien que ce dernier n’ait pas participé à la mesure de la montagne. A l’époque, il était d’usage de prendre une appellation locale mais le Népal et le Tibet étant interdits aux voyageurs étrangers, Andrew Waugh voulait un nom « par lequel cette montagne puisse être connue des citoyens et des géographes et devenir un mot d’usage courant dans les nations civilisées », écrit-il dans un mémoire, cité par Kairn. Pourtant, de nombreux noms locaux existaient déjà.
« La mère de toutes les montagnes »
Située entre à la frontière du Népal et du Tibet, région autonome de Chine, la montagne porte alors plusieurs appellations par les locaux, la désignant globalement comme « la mère de toutes les montagnes ». En ancien sanskrit, elle s’appelle Devgiri, qui signifie « la montagne sainte ». En népalais, c’est Sagarmāthā, « déesse du ciel », et en chinois Shèngmǔ Fēng, soit « déesse de l’univers ».
D’après un article de l’université du Montana, le nom local historique du mont Everest est celui en tibétain, Chomolungma, qui veut dire « déesse mère du monde ». Au début du XXe siècle, l’explorateur suédois Sven Hedin l’a découvert sur une carte à Paris datant de 1733 par le géographe français Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville.