C’est quoi ces serpents des blés qui « envahissent » l’Alsace ?
Exotisme•Originaires d’Amérique du Nord, ces serpents à la robe plaisante semblent se plaire en Alsace où ces dernières années leur capture augmenteA.V.
Ils affectionnent les champs dans lesquels ils peuvent trouver de petits mammifères à se mettre dans le gosier. Les serpents de blé, Pantherophis guttatus de son nom savant, sont de plus en plus nombreux à être découverts dans la nature en Alsace. Dernier exemple en date, le 8 septembre dernier. Ce jour-là, des randonneurs ont aperçu le reptile qui siestait sur un arbre, a rapporté « France 3 ».
Qui sont-ils ? Sont-ils nombreux ? Sont-ils dangereux ? 20 Minutes vous fait le point sur ce serpent originaire d’Amérique du Nord.
Qu’est-ce qu’un serpent des blés ?
Pantherophis guttatus est de la sous-espèce des colubridae, une grande famille de serpents qui a pour caractéristique la position reculée ou l’absence complète des crochets venimeux. Communément appelé serpent des blés, il mesure adulte entre 1,4 et 1,8 mètre, pour un tour de taille de 4 à 7 centimètres. Il se plaît en zone tempérée.
Sa couleur de fond est généralement orangée et il a le dos parsemé de taches rouges bordées de noir. Une composition plutôt esthétique, notons-le, mais aussi (et surtout) assez effrayante. Il s’agit d’une espèce endémique de l’ouest des Etats-Unis mais qui a été introduit dans de nombreuses autres régions du monde. Les Américains l’appellent « corn snake », ou « red rat snake », soit « serpent des maïs » ou « serpent rat rouge ».
Est-il dangereux ?
Si vous avez été attentif à la lecture du paragraphe précédent, vous aurez noté qu’il ne possède pas de venin. Le serpent des blés tue ses proies par constriction. Et étant donné sa taille, il n’y a aucune chance qu’un humain, même nouveau né, ne figure au menu de son dîner. Nous voilà rassurés. Reste qu’il peut représenter un danger pour l’environnement. Comme toute nouvelle espèce introduite par l’homme, les serpents des blés peut venir perturber un écosystème, soit en concurrençant des espèces endémiques qu’ils vont tendre à remplacer, soit en exerçant une pression sur une autre espèce qui n’avait jusqu’alors pas ou peu de prédateurs. Dans le cas qui nous occupe, le serpent des blés se nourrit essentiellement de petits rongeurs.
Sont-ils nombreux ?
Difficiles à dire, mais si le nombre de captures augmente, les serpents des blés ne semblent pas non plus être légion. « On m’a amené neuf serpents en 2022, 13 l’année suivante et déjà une douzaine en 2024 », indique à France 3 Alain Babillon, la seule personne en Alsace à recueillir cette espèce.
Ils sont sans aucun doute plus nombreux dans la nature, mais aussi dans les terrariums d’adeptes de nouveaux animaux de compagnie. Car cette espèce, en plus de qualité esthétique - ce qui reste un critère subjectif - présente un caractère propice à la captivité. Docile, inoffensive, l’espèce est la plus vendue en animalerie, complète auprès de la télévision publique Alain Babillon. Mais voilà, ce serpent peut vivre jusqu’à vingt-deux ans en captivité… certains propriétaires doivent ainsi trouver le temps long et décident de lâcher le reptile dans la nature où il pourrait finir par largement se reproduire.