au loup !Le préfet de Haute-Vienne saisit la justice contre une prime anti-loup

Haute-Vienne : Le préfet saisit la justice pour la prime anti-loup illégale offerte par la Coordination rurale

au loup !La préfecture a réagi à une offre du syndicat qui depuis peu promet une prime de 1.000 euros pour tout « loup mort » en Haute-Vienne
Le loup est revenu en France au début des années 90. (Illustration)
Le loup est revenu en France au début des années 90. (Illustration) - G. Durand / 20 Minutes / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

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La Coordination rurale crie au loup. Le syndicat, proche de l’extrême droite, offre depuis peu une prime de 1.000 euros pour tout « loup mort » en Haute-Vienne, après la blessure d’une brebis le 21 juillet à Bussière-Poitevine, à 60 km au nord de Limoges. Selon la préfecture, qui a effectué un signalement au parquet de Limoges après l’appel de la CR, « aucun élément » ne permet néanmoins « d’attribuer la blessure de la brebis à une attaque de loup ».

« Pour nous, c’est un loup », répond le syndicat agricole, qui a promis cette somme à toute personne « qui ramènera un loup mort », une proposition qui est « bien sûr » une provocation. « C’est pour agiter un peu, taper un coup dans la fourmilière », explique le président de la CR Thomas Hégarty, éleveur de chèvres et de bovins, selon qui personne n’a encore réclamé la prime. Pour le responsable syndical, environ « 20-25 bêtes » ont été tuées en Haute-Vienne cette année.

Tuer un loup, c’est trois ans de prison

Pour les seuls ovins, la préfecture dénombre, elle, 16 prédations signalées en 2024 mais seulement quatre cas où « la responsabilité du loup n’a pas été écartée ». En 2023, 20 prédations avaient été signalées, avec trois cas suspects. « Les constats ne permettent pas d’établir un front de sédentarisation en Haute-Vienne », précise la préfecture.

« Porter atteinte à la conservation d’espèces animales non domestiques » est puni de trois ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende. L’association écologiste One Voice a dénoncé une « incitation à commettre des infractions ». « Pour chaque loup tué illégalement, nous n’hésiterons pas à traîner en justice les braconniers et la Coordination rurale », a annoncé One Voice, disant avoir « mis en demeure le syndicat » de retirer ses publications.

Thomas Hégarty confirme avoir reçu « un courrier » mais persiste à vouloir alerter sur les dangers du loup. « J’espère que ces gens-là n’auront jamais affaire à un de leurs enfants (…) attaqué par un loup », répond-il, citant le cas d’une fillette mordue aux Pays-Bas en juillet.

Le retour du loup en Europe, où le prédateur avait été pratiquement exterminé, ne se fait pas sans heurts, principalement en raison d’attaques contre du bétail, donnant lieu à des échanges parfois enflammés entre partisans et opposants du carnivore. En 2023, la présence de canis lupus était attestée dans 23 pays de l’Union européenne avec une population d’environ 20.300 individus.