Antarctique : La fonte de la banquise tue les bébés des manchots empereurs, selon une étude
Faune•En 2023, 14 colonies de manchots empereurs ont vu leur natalité affectée par la fonte précoce de la banquise, du fait du réchauffement climatique20 Minutes avec agences
Le changement climatique menace le taux de natalité des manchots empereurs. En 2023, plusieurs colonies ont vu leurs poussins mourir à cause de la fonte record et précoce de la banquise en Antarctique, selon une étude publiée ce jeudi dans le Journal of Antarctic Science.
Le British Antarctic Survey recense depuis 2018 la population de manchots empereurs. En 2022 déjà, l’espèce avait connu un « échec catastrophique » en matière de reproduction, avec 19 colonies touchées par une mortalité des poussins. L’année 2023, avec 14 colonies touchées, est la deuxième pire année recensée par les chercheurs.
Des poussins noyés ou gelés
Les manchots empereurs se reproduisent sur la banquise et les poussins éclosent durant l’hiver austral (entre fin juillet et mi-août). Les poussins sont élevés jusqu’à ce qu’ils développent des plumes imperméables, en général en décembre, avant la fonte estivale. Mais si la glace fond trop tôt, les bébés risquent de se noyer et de geler.
Les 66 colonies de manchots empereurs qui peuplent l’Antarctique sont capables de faire naître des centaines voire des milliers de poussins par an. La fonte précoce de la banquise menace cependant de faire baisser leur population à long terme, avec des « niveaux de mortalité élevés, voire totaux », selon Peter Fretwell, auteur de l’étude.
Plus de pingouins en 2100 ?
Depuis 2022, plusieurs colonies se sont déplacées à la recherche d’une meilleure glace. Mais ce signe encourageant d’adaptation n’est qu’une « solution temporaire », a indiqué Peter Fretwell à l’AFP. « Il n’y a qu’un nombre limité d’endroits où ils peuvent aller. »
Pour le chercheur, c’est à l’humanité de s’adapter en réduisant ses effets sur le réchauffement climatique via les émissions de gaz à effet de serre. Si les émissions carbone se maintiennent au niveau actuel, la population de manchots empereurs devrait diminuer de 99 % d’ici la fin du siècle, selon l’étude.