animauxA peine découvert, le plus grand anaconda du monde a-t-il été abattu ?

A peine découvert, le plus grand anaconda du monde a-t-il été abattu au Brésil ?

animauxDes scientifiques affirment avoir découvert une nouvelle espèce d’anaconda dans la forêt amazonienne mais des spécialistes restent sceptiques
Un anaconda (illustration).
Un anaconda (illustration). - Pixabay / ddouk
20 Minutes avec agence

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Il y a quelques semaines, des scientifiques avaient annoncé avoir découvert un spécimen unique de serpent dans la forêt amazonienne. Cet anaconda vert, d’une taille spectaculaire, avait été baptisé Ana Julia. Dans une publication sur son compte Instagram, le professeur Freek Vonk a annoncé que le reptile de plus de 8 m de long pour 200 kg avait été abattu par des chasseurs.

Une nouvelle également partagée par un reporter animalier qui a comparé les taches caractéristiques sur la tête d’Ana Julia à celles présentes sur l’anaconda mort. Mais il pourrait s’agir finalement de deux animaux différents, selon USA Today.

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Le scientifique Freek Vonk, qui avait nagé aux côtés de l’anaconda géant, a fait part de son désarroi sur les réseaux sociaux : « Je suis tellement triste et en colère à la fois ! Quelle perte très triste et tragique ». « Je n’oublierai jamais combien c’était spécial de passer du temps avec elle au fond de la rivière. […] C’était le plus gros serpent que j’ai jamais vu de mes propres yeux. Un colosse », a également écrit le spécialiste.

« Une tragédie »

Si ce dernier a finalement indiqué mardi que l’anaconda tué n’était peut-être pas Ana Julia, l’homme estime que cet événement est un coup dur pour la biodiversité locale. Un avis partagé par le professeur Bryan Fry, qui avait découvert le « nouveau » spécimen lors d’un tournage dans la rivière Formoso pour National Geographic. Celui-ci a affirmé que le serpent tué par balles est un anaconda vert du Sud et sa mort est « une tragédie » aussi grave que « quand on tire sur un panda ».

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L’équipe de Bryan Fry va poursuivre son travail en Amazonie autour de l’écosystème local. Elle va notamment surveiller de près la santé des anacondas présents sur place et tenter de retrouver Ana Julia. « Ce sont des spécimens extrêmement grands et anciens, qui sont particulièrement vulnérables », abonde Freek Vonk.

Une sous-espèce d’anaconda vert ?

Quatre espèces d’anacondas sont actuellement répertoriées dans le monde, selon Géo : l’anaconda de Bolivie (Eunectes beniensis), l’anaconda jaune (Eunectes notaeus), l’anaconda à taches sombres (Eunectes deschauenseei) et l’anaconda vert (Eunectes murinus). C’est sur ce dernier cas que l’équipe de Bryan Fry s’est particulièrement penché au cours de ses expéditions.

Les scientifiques affirment ainsi qu’il existe en réalité l’anaconda vert du Sud et du Nord, qui présentent une divergence génétique de 5 %. Le cas d’Ana Julia validerait cette théorie. Mais selon des spécialistes interrogés par Le Figaro, les conclusions des chercheurs seraient une supercherie. Les analyses ADN n’auraient pas été menées correctement.

Des résultats controversés

« Rien ne va, ni sur le fond, ni sur la forme, cet article est très loin d’apporter assez d’éléments permettant de décrire une nouvelle espèce, assure Antoine Fouquet, chercheur au CNRS. Par ailleurs, certaines règles qui s’appliquent lorsqu’on nomme une espèce n’ont pas été respectées puisqu’elles auraient empêché les auteurs de le faire. »

Le reportage réalisé par Bryan Fry, Freek Vonk et leurs collègues doit être prochainement diffusé sur Disney+ et promet des images spectaculaires. Ils « cherchaient sans doute à s’attirer la lumière des projecteurs et ils ont malheureusement réussi », estime Antoine Fouquet.