Repérées pour la première fois en 2013, les araignées dites « Jorō » pullulent aujourd’hui dans le sud-est des Etats-Unis. Une étude publiée le 13 février dernier et relayée par CNN donne une explication à cette invasion d’un genre nouveau : les araignées Jorō, contrairement à leurs consœurs d’autres espèces, ne sont pas dérangées par les bruits et nuisances de l’environnement urbain.

Pour parvenir à ces conclusions, Andy Davis, chercheur à l’Odum School of Ecology de l’université de Géorgie, et plusieurs étudiants en écologie ont mené plus de 350 tests sur 20 routes, consistant à stimuler les toiles d’araignée avec une fourchette. Ils ont ainsi découvert que les araignées habituées à un intense trafic routier n’attaquaient que 51 % du temps, contre 65 % pour celles qui vivent dans des environnements plus calmes. « Les bords de route sont un endroit très difficile à vivre pour un animal. Mais les Jorōs semblent pouvoir vivre à côté », déclare Andy Davis.

Une menace envers les autres espèces

Comme l’explique Floyd Shockley, responsable des collections du département d’entomologie du musée Smithsonian à Washington, l’étude permet de mieux comprendre sur quelle zone géographique peut s’étendre la population de Jorō et si l’araignée peut s’installer dans les grandes villes au lieu de se restreindre aux zones boisées. « Elles profitent de la facilité de la chasse et de l’accès aux proies. Nous ne les intéressons pas particulièrement ; ce qui les intéresse, c’est que nous leur facilitions grandement l’accès aux proies dont ils ont besoin pour achever leur cycle de vie », explique-t-il.

Les araignées Jorō, qui ne sont pas endémiques de la région, peuvent représenter une menace envers les autres espèces d’araignées locales, notamment parce qu’elles mangent des insectes qui leur étaient normalement destinés. En revanche, si elles sont venimeuses, elles ne sont pas dangereuses pour l’humain, dont l’épiderme est trop épais pour leurs crocs. De couleur jaune et noire, elles peuvent mesurer la taille d’une paume de main.