Everest : « Nos montagnes puent »… Les grimpeurs devront désormais redescendre leurs excréments
pollution•Il y aurait environ 1,5 tonne d’excréments humains sur le camp 4, le plus proche du sommet de l’Everest20 Minutes avec agence
Les aventuriers qui se lancent à la conquête de l’Everest doivent affronter le froid, la faim, la fatigue et bientôt… leurs propres excréments. Comme le rapporte la BBC, les grimpeurs devront désormais ramener leurs déjections au camp de base afin qu’elles soient éliminées. « Nos montagnes ont commencé à puer », explique Mingma Sherpa, président de la municipalité rurale de Pasang Lhamu, chargée de la conservation du site.
Des selles à perte de vue
Les températures extrêmes des lieux freinent en effet la dégradation naturelle des selles. La plupart des alpinistes creusent un trou pour tenter de les cacher mais ce réflexe s’avère plus complexe en haute altitude, où la neige et la glace se font plus rares. « Nous recevons des plaintes selon lesquelles des selles humaines sont visibles sur les rochers et certains grimpeurs tombent malades, ajoute Mingma Sherpa. Ce n’est pas acceptable et cela abîme notre image ».
Selon l’organisation non gouvernementale Sagarmatha Pollution Control Committee (SPCC), il y aurait environ trois tonnes d’excréments humains entre le camp 1, au pied de l’Everest, et le camp 4. Situé à 7.906 mètres d’altitude, ce dernier concentrerait à lui seul la moitié des déjections, ce qui lui vaudrait aujourd’hui une réputation de « toilettes ouvertes ».
Deux sacs par personne
Avec le soutien de la municipalité rurale de Pasang Lhamu, la SCPP va ainsi acheter 8.000 sacs de crottes aux États-Unis pour la prochaine saison d’escalade, qui débute en mars. Ces derniers contiennent des produits chimiques et des poudres qui solidifient les excréments humains et les rendent largement inodores. Chaque alpiniste recevra deux sacs, qu’il pourra utiliser cinq à six fois durant les deux semaines passées en moyenne dans les camps supérieurs, et ces sacs seront vérifiés à son retour.
Les associations regrettent par ailleurs que de nombreux déchets soient jetés en pleine nature au cours de l’ascension et dénoncent l’absence d’officiers de liaison sur le terrain. « L’État a toujours été absent des camps de base, ce qui a entraîné toutes sortes d’irrégularités, notamment des personnes escaladant nos montagnes sans permis », a déclaré Mingma Sherpa.