cap au nordPourquoi l’avion à hydrogène d’Airbus va fleurer bon la Scandinavie ?

Aéronautique : Pourquoi l’avion à hydrogène d’Airbus va fleurer bon la Scandinavie ?

cap au nordAirbus annonce qu’il va tester « la faisabilité d’une infrastructure hydrogène » dans des aéroports de Suède et de Norvège
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Si l’avion à hydrogène développé par Airbus voit le jour, il y a de fortes chances qu’il rode son train d’atterrissage dans des aéroports suédois ou norvégiens. En pleine visite d’Emmanuel Macron en Suède, l’avionneur a en effet annoncé ce mercredi s’être allié avec des acteurs de ces deux pays scandinaves pour étudier la mise en place d’infrastructures aéroportuaires susceptibles de pouvoir accueillir un futur appareil « zéro émission ». Les nouveaux « associés » d’Airbus sont le gestionnaire d’aéroports suédois Swedavia, son homologue norvégien Avinor, le producteur d’électricité et de gaz suédois Vattenfall, ainsi que la compagnie aérienne SAS.

« Cette coopération permettra de mieux comprendre les concepts et les opérations des aéronefs à hydrogène, ainsi que l’approvisionnement, les infrastructures et les besoins de ravitaillement dans les aéroports afin de contribuer au développement de l’écosystème de l’aviation à l’hydrogène dans les deux pays », explique le géant européen dans un communiqué. Cette étude de faisabilité permettra également d’identifier les aéroports susceptibles d’accueillir des avions à hydrogène en Norvège et en Suède ainsi que de travailler à un cadre réglementaire.

Au pays du Flygskam, « la honte de prendre l’avion »

Airbus a annoncé en 2020 travailler au développement d’un avion qui brûlerait directement de l’hydrogène dans son moteur, n’émettant ainsi pas de CO2, mais seulement de la vapeur d’eau. Ce projet est baptisé « ZEROe ». Au-delà de la mise au point de l’appareil, un avion à hydrogène nécessitera des capacités de stockage. Car : l’hydrogène, un gaz hautement inflammable, doit être liquéfié à -253 °C et stocké dans des réservoirs cryogéniques qui occupent un volume quatre fois plus important que ceux de kérosène.

Airbus a déjà noué des partenariats similaires dans dix pays, mais celui annoncé mercredi couvre à lui seul plus de 50 aéroports dans deux pays. Mais « la Norvège et la Suède comptent parmi les régions les plus exigeantes en matière d'aviation et ont un grand potentiel pour la production d’hydrogène à partir de sources d’énergie renouvelables », explique Guillaume Faury, le président exécutif d’Airbus. Cette annonce n’est pas anodine pour le grand public. C’est en effet en Suède qu’est né en 2018 le mouvement Flygskam [littéralement « la honte de prendre l’avion »] incitant à privilégier d’autres moyens de transport moins polluants.