Pauvres cigales : à cause d’une simple fable, les voici assimilées à des chômeuses en fin de droits, mendiant leur pitance aux fourmis d’un Pôle emploi peu enclin à leur venir en aide. Jean de La Fontaine s’est montré bien injuste avec ces insectes : leur existence est plus laborieuse qu’il n’y paraît et leur chant n’a rien d’un loisir créatif.

Le temps d’un été…

La vie d’une cigale se divise en deux cycles : à l’état de larve, elle passe plusieurs années sous terre, à ponctionner sa nourriture sur les racines des arbres. Parvenue à maturité, elle émerge et entame la mue qui fera d’elle une diva. Alors, elle se reproduira le temps d’un bref été, puis mourra avec les premiers froids. Aucune chance pour la fourmi, donc, de lui faire l’aumône à l’automne.

Un plan drague… principalement

Le chant continu qui berce les Provençaux la nuit provient des mâles et a pour objectif principal d’attirer, puis séduire les femelles. Il arrive aussi toutefois aux cigales de chanter pour marquer leur territoire, intimider un concurrent, signaler la présence d’un prédateur ou exprimer leur stress.

Chantent-elles vraiment ?

Le verbe « chanter » est fort mal choisi pour décrire l’activité des cigales. Le son n’est pas généré par des cordes vocales (qu’elles n’ont pas), mais par deux membranes de leur abdomen, nommées cymbales et capables de « claquer » jusqu’à 900 fois par seconde (c’est beaucoup). Et si cela ne se produit qu’en été, c’est parce qu’en dessous de 22 degrés, les cymbales sont trop rigides pour claquer. Bref, comme disent les jeunes, être une cigale, ça claque…