Tempête Ciaran : « Où sont passés les 80 millions ? », demandent les agriculteurs
Dans l’attente•En déplacement dans la région, le président Emmanuel Macron avait promis des décisions et des aides rapides, qui n’arrivent toujours pasCamille Allain
Il était arrivé vite, très vite. Le 3 novembre, au lendemain du passage de la tempête Ciaran, le président de la République Emmanuel Macron s’était rendu dans le Finistère pour constater les dégâts. Chez les maraîchers, il avait découvert l’ampleur des dégâts causés par les violentes rafales de vent. La promesse : « On a un combat, qui est de rétablir au plus vite la vie normale », avait annoncé le président, assurant que l’état de « catastrophe naturelle » et la « calamité agricole » seraient attribués « partout où on pourra le faire ». Ce ne sera d’ailleurs pas le cas, les tempêtes n’étant pas incluses dans les dispositifs de catastrophe naturelle. Plus d’un mois après le violent coup de vent, les agriculteurs attendent toujours.
« Un jour pour se déplacer et annoncer ! »
Dans un communiqué signé de la chambre d’agriculture de Bretagne, les professionnels interrogent notamment leur ministre Marc Fesneau, qui avait annoncé un fonds d’urgence de 80 millions d’euros il y a près d’un mois pour la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France (victimes d’inondations). « Un mois après le passage de Ciaran, la répartition entre les régions et les conditions d’éligibilité ne sont toujours pas connues. Combien de jours pour décider et activer concrètement l’enveloppe annoncée ? », questionnent les élus.
En novembre, une enquête menée auprès de la profession avait reçu 2.150 réponses d’exploitations touchées par les intempéries, permettant d’évaluer les dégâts. « Les dégâts sont très importants au point de compromettre la pérennité de certaines exploitations légumières, maraîchères, horticoles et d’élevage », assure la chambre d’agriculture, qui s’impatiente de connaître la répartition des fonds et les orientations.
La FNSEA veut des dérogations
Les élus demandent par ailleurs « l’accélération de la délivrance des permis de construire pour les chantiers de reconstruction ». L’instance présidée et pilotée par la FNSEA réclame également, comme à chaque crise, de profiter de dérogations aux règles de la politique agricole commune et de la Directive nitrates.