prévisionsUne « vague de froid » la semaine prochaine ? Pas vraiment…

Météo : Pourquoi la « vague de froid » attendue la semaine prochaine n’en est pas une ?

prévisionsLes températures négatives seront de mise le matin sur une bonne partie de la France
Xavier Regnier

Xavier Regnier

L'essentiel

  • Selon les prévisions de Météo-France, un coup de froid balaiera la France la semaine prochaine, avec près d’une dizaine de degrés perdus au thermomètre.
  • Pas de quoi parler de « vague de froid » pour le prévisionniste Patrick Galois, interrogé par 20 Minutes : le phénomène ne sera ni assez long, ni assez intense.
  • En réalité, le ressenti glacial sur les journées de mercredi et jeudi sera surtout lié à une année 2023 anormalement chaude, durant laquelle les épisodes de fraîcheur ont été très rares.

[EDIT du 8 janvier] : Une vague de froid traverse la France depuis dimanche et se poursuivra au moins jusqu’à jeudi. Cet air froid nous arrive de Russie et des pays nordiques. Un phénomène classique appelé « Moscou-Paris » qui a déjà provoqué des vagues de froid bien plus intenses par le passé. A l'occasion de cette nouvelle chute des températures, 20 Minutes vous propose à la relecture ce papier qui explique ce qu'est vraiment une « vague de froid ».

A force de fuir le soleil cet été et de se balader en short en octobre, on en avait presque oublié cette sensation qui fait dresser les poils sur les bras et provoque un petit nuage quand on respire : le froid. Fin novembre approche, et les feuilles sont toujours bien accrochées aux arbres, les écharpes les plus chaudes encore rangées dans la valise « spécial hiver » au grenier.

Mais peut-être plus pour longtemps. A en juger les prévisions de Météo-France, un grand coup de froid devrait frapper l’Hexagone dans les prochains jours, amenant les premières gelées de la saison. Jusqu’où va descendre le thermomètre ? Peut-on vraiment parler de « vague de froid » ? Est-ce une bonne nouvelle en vue des vacances de Noël ? 20 Minutes fait le point avec Patrick Galois, prévisionniste chez Météo-France.

A quel temps peut-on s’attendre la semaine prochaine ?

Après les tempêtes venues de l’Atlantique, place à « un air froid qui vient du nord-est, avec une arrivée par les frontières belges et allemandes », expose Patrick Galois. Alors que le thermomètre affiche de 8 à 12 degrés dans la plupart des régions françaises, une « première baisse » devrait survenir ce week-end, avec de premières gelées du côté de Bourges, Chaumont ou Limoges, avant « une fausse remontée lundi ». La faute à une perturbation pluvieuse qui balaiera l’ensemble de l’Hexagone.

Le froid reviendra dès mardi, « avec une extension maximale mercredi et jeudi ». Le phénomène est « difficile à régionaliser, on sera partout sous les normales de saison », affirme le prévisionniste. Le « pic de la journée la plus froide » devrait être jeudi, avec des températures « jusqu’à 4 à 5 degrés sous la normale ». Ainsi, il faut s’attendre à « des gelées entre -5 et 0 degrés la nuit sur les trois-quart du pays », et de valeurs comprises entre « 0 et 4 degrés dans le nord-est, 10 à 12 sur le sud » dans l’après-midi. Mais « il y a encore une marge d’erreur sur les prévisions à six jours », tempère Patrick Galois.

Peut-on vraiment parler d’une vague de froid ?

Si le thermomètre va chuter de près d’une dizaine de degrés en quelques heures, le « terme de vague de froid n’est pas approprié » pour définir ce phénomène, tranche le prévisionniste. D’abord, parce que Météo France a « des critères bien précis, et pas du tout atteints ici » pour parler de vague de froid : des températures inférieures de 5 °C aux normales de saison, avec au moins trois journées consécutives ayant une température moyenne de 0,9 degré sur l’ensemble du pays, dont une à -2 °C.

Autant dire que, tant dans l’intensité que dans la durée, on n’y est pas. La sensation de grand froid viendra en fait du décalage avec les températures connues dans l’année. « L’année 2023 a été très douce, avec des séquences fraîches largement minoritaires par rapport aux séquences chaudes et peu marquées », développe Patrick Galois. Plusieurs instituts ont ainsi noté des records de chaleur courant sur plusieurs mois, et 2023 devrait être l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique. « Pour retrouver une anomalie autour des -5 degrés, il faut remonter à décembre 2022 », renchérit le prévisionniste.

Est-ce au moins une bonne nouvelle pour les vacances d’hiver ?

Même pas. Pourtant, « la limite pluie-neige va baisser », avec des flocons « sous les 1.000 mètres », assure Patrick Galois. Mais la fin novembre est bien trop éloignée des fêtes pour pouvoir promettre de skier en attendant le passage du Père Noël. « Toutes les montagnes vont blanchir, mais ça ne garantit pas de neige à Noël car il peut y avoir des redoux », explique le prévisionniste. Au moins, les moufles seront déjà prêtes si le manteau blanc persiste.