La Haute-Savoie en vigilance rouge crues, 11 départements en orange

Crues : La Haute-Savoie en vigilance rouge, le Pas-de-Calais en orange

INTEMPERIESLe Nord, le Doubs, le Jura, le Rhône, l’Ain, l’Isère, la Savoie, la Charente-Maritime, la Drôme et la Vendée sont eux en vigilance orange pour crues
Inondations dans la Pas-de-Calais : Emmanuel Macron promet un fond de soutien de 50 millions d’euros #short
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une partie de la France continue de subir les effets dévastateurs des intempéries. La Haute-Savoie reste en vigilance rouge crues mercredi selon Météo-France, qui prévoit encore de la pluie après un épisode de précipitations extraordinaires sur le pays. Les risques de crues exceptionnelles concernent surtout l’Arve.

Le Pas-de-Calais est lui repassé en orange à 6 heures, rejoignant dix autres départements au même niveau de vigilance pour crues : le Nord, le Doubs, le Jura, le Rhône, l’Ain, l’Isère, la Savoie, la Charente-Maritime, la Drôme et la Vendée.

Des évacuations

Dans le Pas-de-Calais, qui vit depuis plus de dix jours les yeux rivés sur ses cours d’eau, les précipitations « très intenses » de mardi après-midi « ont entraîné une reprise très rapide de la montée des niveaux » de la Liane et de la Hem et avaient fait craindre « des crues similaires voire supérieures » à celles de la semaine passée, avait avertit Vigicrues, avant que n’intervienne une accalmie.

Après des pluies torrentielles, de nouvelles évacuations ont eu lieu mardi dans des communes proches de Saint-Omer et de Boulogne-sur-Mer.

Dans le Boulonnais, des rues des bas quartiers de Saint-Etienne-au-Mont et Isques ont à nouveau été inondées par des débordements de la Liane, a constaté un journaliste de l’AFP mardi. Une coulée de boue a détruit le mur d’une maison de Saint-Etienne-au-Mont.

« A bout »

Le Pas-de-Calais a subi successivement la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses les 9 et 10 novembre. Depuis le 6 novembre, environ 1.400 personnes ont été évacuées.

« Les gens sont très inquiets, énervés, ils sont sur les nerfs », avait confié mardi Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire de Blendecques, depuis un gymnase où des sinistrés sont hébergés. « On n’annonce rien de bon pour les jours qui viennent, beaucoup d’habitants sont à bout. »

Signe d’un relatif optimisme, les établissements scolaires des zones touchées devraient toutefois pouvoir rouvrir progressivement à partir de mercredi, après deux jours de fermeture ordonnés par la préfecture.

De nombreuses opérations de pompage sont menées dans le département. Pour la Sécurité civile, qui a déployé mardi des pompes légères pour aider les particuliers inondés, il s’agit de « la plus grande opération de pompage » qu’elle ait jamais mise en place, a souligné la préfecture. Cinq pompes de grande capacité sont également en action.

Venu à la rencontre de sinistrés mardi, le président Emmanuel Macron a indiqué que « toutes les communes qui l’ont demandé », soit 214 dans le Pas-de-Calais et « une trentaine dans le Nord », seraient classées en catastrophe naturelle.

Le chef de l’Etat a par ailleurs annoncé le déblocage d’un « fonds de soutien » de 50 millions d’euros à destination des collectivités touchées. Un autre « fonds exceptionnel de soutien » pour les agriculteurs sera aussi lancé.

Contexte exceptionnel

Emmanuel Macron a confié au maire de Saint-Omer une mission pour améliorer les systèmes d’évacuation des cours d’eau vers la mer, en s’inspirant notamment des pratiques néerlandaises. Alors que le président a promis une grande réactivité des assureurs, la région Hauts-de-France et les départements du Pas-de-Calais et du Nord ont annoncé qu’ils prendraient en charge les 380 euros de franchise d’assurance des habitants sinistrés.

Les crues qui frappent le Pas-de-Calais depuis une dizaine de jours sont exceptionnelles par leur durée et leur intensité et s’inscrivent dans un contexte de précipitations sur le pays extraordinaire. Lundi soir, Météo-France a indiqué sur X (anciennement Twitter) qu' « à la faveur d’une succession de passages pluvieux, la France (avait) enregistré du 18 octobre au 12 novembre (26 jours) un cumul moyen de 215,4 mm ».

« C’est la première fois que le pays enregistre un tel cumul sur 26 jours consécutifs toutes saisons confondues », souligne le prévisionniste.