Greenpeace poursuivi en justice par Shell, l’ONG dénonce une « intimidation » du géant pétrolier
JUSTICE•Shell affirme la présence de militants de Greenpeace en janvier et février 2023 sur un de ses navires a entraîné des coûts importants20 Minutes avec agences
Shell poursuit Greenpeace en justice et réclame 2,1 millions de dollars à l’ONG devant la justice britannique, a-t-on appris jeudi auprès des deux parties. Le procès survient après que six militants sont montés début 2023 sur un navire du géant des hydrocarbures pour y dénoncer l’exploitation de combustibles fossiles.
Ce procès est « une intimidation », a dénoncé Greenpeace dans un communiqué. L’ONG décrit la plainte comme « l’une des plus grandes menaces juridiques » qu’elle a dû affronter en plus de cinquante ans d’existence. Selon elle, Shell essaie de lui « interdire de manifester pour faire taire ses revendications climatiques ».
Des embarquements coûteux ?
Fin janvier et début février 2023, donc, six militants de Greenpeace étaient montés en deux fois à bord d’un navire dans l’océan Atlantique. Le bateau transportait une plateforme de Shell destinée à agrandir un champ pétro-gazier en Écosse. Les militants étaient restés plusieurs jours sur le navire.
Shell estime aujourd’hui avoir « le droit de recouvrer les coûts importants » liés à cette intrusion. L’entreprise explique que des frais « significatifs » ont été engagés pour obtenir des injonctions visant à empêcher d’autres embarquements de militants sur son navire, mais aussi pour assurer la sécurité des manifestants et de l’équipage.
Shell « respectueux » du droit de manifester
Selon des documents de procédure consultés par l’AFP, Shell demande à la Haute Cour de Londres 2,1 millions de dollars de compensation. Fluor, le sous-traitant américain chargé de fabriquer et livrer la plateforme, pourrait de son côté réclamer 6,5 millions de dollars supplémentaires.
Greenpeace s’insurge aussi contre une proposition de Shell de réduire à 1,4 million les dommages réclamés si l’ONG s’engage « à ne plus jamais protester contre les infrastructures [de Shell], en mer ou dans les ports » partout dans le monde. « Notre intention a été déformée », selon un porte-parole de Shell à l’AFP. « Il s’agit simplement d’empêcher les actions en mer ou dans les ports qui pourraient mettre en danger la vie des personnes. […] Le droit de manifester est fondamental et nous le respectons absolument. »