ACTIONTrente-quatre communes du Rhône déposent plainte au sujet des PFAS

Polluants éternels : Une trentaine de communes autour de Lyon déposent une plainte collective

ACTIONTrente-quatre communes du Rhône ont déposé lundi une plainte collective pour « mise en danger de la vie d’autrui » après la révélation par la presse de « concentrations alarmantes » de polluants éternels « PFAS » liés à des sites industriels
20 Minutes avec AFP

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Trente-quatre communes du Rhône ont déposé lundi une plainte collective pour « mise en danger de la vie d’autrui » après la révélation par la presse de « concentrations alarmantes » de polluants éternels « PFAS » liés à des sites industriels, a-t-on appris auprès de leur avocat, Me Jean-Marc Hourse.

Cette plainte réunit également six fédérations de pêcheurs et 35 particuliers. Elle vise des faits de « mise en danger de la vie d’autrui », « écocide », atteinte au règlement de l’Union européenne sur les substances chimiques et « pollution des eaux ».

Une première plainte déposée par la commune de Pierre-Bénite a débouché récemment sur l’ouverture par le parquet de Lyon d’une enquête judiciaire pour « mise en danger de la vie d’autrui ».

Des « risques et effets nocifs sur la santé »

Les 75 nouveaux plaignants disent avoir été alertés par la presse sur les « risques générés par les activités d’Arkema et Daikin », deux groupes industriels classés Seveso seuil haut, implantés dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon.

La diffusion d’un documentaire sur France 2, au printemps 2022, avait poussé les autorités à lancer des analyses sur plusieurs sites industriels de la région, sur l’état des rivières et des nappes phréatiques.

Les 75 plaignants dénoncent les « risques et effets nocifs sur la santé » des PFAS, « des informations alarmantes sur l’état du sol et des eaux » et des « manquements » de la part d’Arkema et Daikin.

Les PFAS, composés poly- et perfluoroalkylés, dotés de propriétés anti-adhésives et imperméables, sont des polluants très toxiques qui peuvent se trouver dans des rejets industriels, des sites d’enfouissement ou des produits d’usage courant – emballage, textile, ustensiles de cuisine, mousse anti-incendie, etc.

Des rejets « faibles »

En cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent avoir des effets sur la fertilité et sur le développement du fœtus, augmenter les risques d’obésité ou favoriser certains cancers (prostate, reins et testicules), selon des études scientifiques.

Selon la préfecture régionale, les rejets émis par Daikin dans le Rhône « demeurent faibles et maîtrisés et ceux produits par Arkema respectent les paliers de réduction imposés » par un arrêté préfectoral en septembre 2022.

En attendant d’arrêter d’utiliser des PFAS – d’ici 2024, selon une décision préfectorale- Arkema a installé une station de filtration pour réduire drastiquement ses rejets.

Alors que les riverains demandent des analyses sanitaires, Arkema a conseillé aux usagers de ses jardins ouvriers de ne plus consommer les fruits et légumes issus de ces sols.

Les autorités ont aussi recommandé aux habitants de quatre communes, dont Pierre-Bénite, de ne manger ni œufs ni volailles et de ne pas consommer de poissons pêchés dans le Rhône.