changement de vieC’est quoi le « Byfurk » ?

C’est quoi le « Byfurk » ?

changement de vieEnvie de changer de vie et de vous lancer dans un métier « qui préserve le vivant et qui enrichit les liens humains » ? A Strasbourg, « Byfurk » propose d’aider tous ces porteurs de projets
Justine Rist (à droite) ici en plein atelier de cuisine. L'Alsacienne a pour projet de « démocratiser la cuisine végétale dans la gastronomie » et pourrait avoir besoin de l'accompagnement proposé par « Byfurk ».
Justine Rist (à droite) ici en plein atelier de cuisine. L'Alsacienne a pour projet de « démocratiser la cuisine végétale dans la gastronomie » et pourrait avoir besoin de l'accompagnement proposé par « Byfurk ». - Justine Rist
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • A Strasbourg, « Byfurk » propose à toute personne porteuse d’un projet « qui respecte les relations humaines et préserve le vivant » de l’accompagner.
  • L’accompagnement est humain, juridique, mais aussi financier.
  • Une étude d’impact est réalisée avant toute campagne de financement participatif.

«La planète embauche. » Le slogan de « Byfurk » est clair. Ici, la transition écologique sera au cœur de tous les projets. La structure strasbourgeoise, portée par la Société coopérative d’intérêt collectif (Scic), vient tout juste d’être créée. Avec un but précis : « accompagner toutes les personnes qui ont décidé de servir la transition avec un job qui fasse sens, respecte les relations humaines et préserve le vivant », détaille son cofondateur Philippe Kuhn.

Chaque projet qui sera susceptible d’entrer dans ce cadre pourra être accompagné. Humainement d’abord avec des « mentors » spécialisés dans le domaine. Juridiquement aussi avec toute une équipe spécialisée. Et enfin financièrement, c’est là l’une des nouveautés.

« Si la personne se lance dans une campagne de financement participatif et obtient par exemple 5.000 euros sur Ulule ou une autre plateforme, l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) ajoute la même somme, ainsi qu’un ou plusieurs acteurs privés. Ça permet de démarrer avec le triple, ici 15.000 euros donc », poursuit l’ex-professeur.

Accompagnement par des experts

Justine Rist n’en est pas encore là. Cette cuisinière de formation est simplement « en cours d’écriture, d’affinage » de son projet. Lequel ? « Démocratiser la cuisine végétale dans la gastronomie. Que ce soit par de l’accompagnement ou des conseils auprès de professionnels, mais aussi d’événements, de podcast, de Web-séries. » Bref, de nombreuses idées qui demandent à être maintenant ordonnées. D’où « Byfurk » à qui elle devrait bientôt soumettre son dossier.

Françoise Gutmann (à gauche) en plein « théâtre-forum ».
Françoise Gutmann (à gauche) en plein « théâtre-forum ». - Françoise Gutmann

« Ça pourrait me permettre d’être accompagnée par des experts de l’économie sociale et solidaire qui vont m’aider à structurer tout ça. Je veux que ça reste dans ce cercle-là parce que ce sont des valeurs que je veux porter », explique la trentenaire, sans évoquer le volet financier. Pas davantage que Françoise Gutmann, qui s’imagine un avenir comme « facilitatrice ». C’est-à-dire « permettre aux personnes de donner le meilleur d’elles-mêmes. Et au sein d’une équipe, faciliter la dynamique de groupe pour une meilleure collaboration et construction », précise la quinquagénaire qui organise donc des « théâtres forums » où les conflits se règlent. « Chacun se met à la place de l’autre et ça permet de mieux se comprendre. »

Elle non plus ne sait « pas trop comment démarcher les entreprises ou les structures » qui pourraient avoir besoin de ses services. D’où Byfurk, là encore. « J’ai déjà un référent, Philippe Kuhn, qui m’aide beaucoup et j’espère surtout intégrer un réseau. Le financement triplé ? Oui ça peut m’apporter plus de bases pour commencer mais je n’en ai pas encore vu la couleur ! »

Une étude d’impact au préalable

Il faudra pour ça qu’elle passe déjà la case « étude d’impact qui sera réalisée par un prestataire extérieur ». « L’idée sera de vérifier l’impact écologique, social, sociétal », précise le cofondateur. « Puis si ça marche, l’appel au financement participatif permettra aux citoyens de dire s’ils ont envie d’avoir ce projet ou non sur leur territoire. Un autre vrai test. » Alors l’Eurométropole abondera donc, ou non en cas d’échec. L’intercommunalité strasbourgeoise s’est engagée à verser 50.000 euros pour 2023 pour aider une dizaine de projets, « et pourrait mettre 100.000 euros en 2024 », selon Philippe Kuhn. Toujours pour des personnes domiciliées dans le coin.

Les premiers « byfurkeurs » pourraient « être prêts » dès cette fin d’année. « Nous en avons cinq voire sixcquint démarré leur projet, mais sommes ouverts à beaucoup d’autres », conclut en forme d’appel le cofondateur.