Alors que certains chantiers post-tempête Alex n’ont toujours pas commencé dans les vallées des Alpes-Maritimes, au grand dam des habitants, et que les procédures mises en place après la catastrophe « n’ont pas été efficaces jusqu’au bout » vendredi, « il faut se remettre en mode urgence », a concédé Christophe Béchu.

En visite ce lundi à Saint-Martin-Vésubie, commune dévastée en 2020 et de nouveau touchée en fin de semaine dernière par la dépression Aline, le ministre de la Transition écologique a annoncé qu’il avançait le prochain conseil de la reconstruction. Ce rendez-vous, initialement prévu début 2024, se tiendra dès la fin du mois de novembre.

« Aline n’était pas Alex mais Aline a ravivé les blessures d’Alex », a noté le ministre, qui espère, avec cette réunion, trouver les solutions pour éviter que la prochaine alerte météorologique ne provoque de nouveaux dégâts dans les Alpes-Maritimes.

« Les conditions pour que cela recommence sont réunies »

Vendredi, le débit de la Vésubie a bondi de 60 à 200 m3/seconde et a submergé deux ponts provisoires, emportant des pans de chaussée et coupant les accès au village de Venanson (170 habitants) et à plusieurs centaines d’habitations de Saint-Martin-Vésubie. Aucune victime n’est en revanche à déplorer, contrairement aux dix morts et huit disparus liés à la tempête Alex, et ce en partie grâce aux mesures préventives : écoles et lieux publics fermés, habitations dangereuses évacuées, secours prépositionnés…

« Malheureusement, les conditions pour que cela recommence sont réunies. Le dérèglement climatique fait craindre d’autres épisodes, plus fréquents. On ne peut pas dire que le pire est derrière nous », a aussi prévenu Christophe Béchu. Pourtant, les efforts de reconstruction depuis trois ans ont porté leurs fruits : « Environ 80 % de ce qui était prévu ont été réalisés, et là où cela a été fait, quasiment tout a tenu », a-t-il relevé.

Mais certains chantiers n’ont pas encore débuté, comme le pont définitif menant à Venanson. D’où la colère des habitants, exprimée par la maire du village, Lœtitia Loré : « Est-ce qu’on peut rester vivre ici ? Il est hors de question qu’on attende encore trois ans pour avoir des structures définitives. » Le conseil de la reconstruction avancé devrait permettre de « donner de la visibilité ». Et le ministre a demandé au préfet de lister les blocages.

Les travaux définitifs ralentis par la sauvegarde de l’environnement ?

Pendant le week-end, ce dernier a réquisitionné cinq entreprises locales de BTP et ce lundi, pelleteuses et engins de travaux s’affairaient pour déblayer le lit de la rivière et renforcer les abords des deux ponts provisoires, qui devraient être praticables dans les prochains jours. Sur BFM Nice Côte d’Azur, le président de la métropole avait promis dès dimanche une remise en service « entre mardi soir et mercredi matin ».

Mais pour les travaux définitifs, Christian Estrosi (Horizons), a pointé du doigt la lourdeur des procédures réglementaires, en particulier celles liées à l’environnement. « On est pour les bestioles dans les cours d’eau, mais il faut privilégier les populations », a insisté Gérard Manfredi (LR), maire de Roquebillière, une commune de la métropole.

Les Alpes-Maritimes sont de nouveau placées en vigilance orange pluie-inondation dès ce lundi soir et pour la journée de mardi.