TEMPÉRATURESGrâce au changement climatique, ces insectes résistent encore à l’automne

Ces insectes résistent en France à l’automne à la faveur du réchauffement climatique

TEMPÉRATURESLa chaleur excessive de l’été et les températures très douces à l’automne perturbent complètement le cycle de vie de certaines bêtes
20 Minutes avec agences

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L'essentiel

Frelons asiatiques, moustiques tigres, punaises vertes… Alors que l’automne a débuté en France, plusieurs espèces d’insectes, perturbées par le changement climatique, continuent de pulluler.

Si leur période d’activité s’étend normalement de mai à septembre, beaucoup d’insectes sont désormais présents jusqu’à fin novembre, comme les frelons asiatiques. « Très clairement l’impact climatique a une influence sur la persistance des colonies », constate David Giron, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte (IRBI).

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Le problème du moustique-tigre

Le moustique tigre en est un exemple. Peu adapté au climat métropolitain, il a peu à peu envahi le pays à la faveur du réchauffement climatique. Tout son cycle de vie est désormais adapté aux températures françaises. Car normalement, ces moustiques passent l’hiver sous forme d’œufs.

A l’automne, « les moustiques vont produire des œufs de diapause, c’est-à-dire des œufs prêts à passer l’hiver », explique David Giron. « Tant que les conditions sont favorables, les moustiques continuent à se reproduire. […] Donc ils font de nouveau de nouvelles générations. » A la clé, outre des piqûres particulièrement désagréables, un risque de voir proliférer des cas de dengue ou chikungunya en France.

La chaleur estivale propice aux punaises vertes

Le cas des punaises vertes, qui envahit les jardins et les maisons depuis quelques semaines, est différent. Ce comportement s’observe normalement en hiver, quand les punaises cherchent de la chaleur. Rien à voir, donc, avec ce début d’automne très doux. Les chercheurs supposent que la population aurait pu augmenter grandement à la faveur de l’été, rendant son invasion plus précoce.

Selon Météo-France, le mois de septembre a été le plus chaud jamais mesuré en France, « entre 3,5 et 3,6 °C » au-dessus des normales (période 1991-2020). Cette chaleur exceptionnelle pour la saison s’est poursuivie sur les 10 premiers jours d’octobre, avec la barre des 30 °C franchie régulièrement.

Si le réchauffement climatique se poursuit, faut-il s’attendre à plus d’insectes toute l’année ? « Imaginons, l’hiver disparaît, on a vraiment des températures clémentes toute l’année. Ça peut avoir deux effets… Des espèces qu’on ne voit que l’été, on les aurait tout au long de l’année », selon David Giron. Mais pour les espèces nécessitant une hibernation, comme certains papillons, ce scénario serait tout bonnement catastrophique.