EMPLOILe télétravail peut permettre des économies d’énergie… s’il est synchronisé

Le télétravail peut permettre des économies d’énergie… s’il est bien organisé

EMPLOIL’étude révèle que le télétravail ne génère pas une surconsommation excessive d’énergie au domicile des salariés
20 Minutes avec agences

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L'essentiel

Le télétravail pour dépenser moins d’énergie ? Selon une nouvelle étude, si tous les employés télétravaillent dans une entreprise afin de pouvoir fermer les locaux au moins deux jours, les économies d’énergie peuvent atteindre 25 % à 35 %.

« Il faut que les métiers s’y prêtent, c’est la limite », indique Christophe Rodriguez, directeur adjoint de l’Institut français pour la performance énergétique des bâtiments (IFPEB), qui a supervisé l’étude. « Mais quand on arrive à faire une mise en sommeil totale du site, on arrive à des économies d’énergie substantielles. »

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Pas de surconsommation à la maison

L’étude a pris la forme d’une expérimentation grandeur nature, la première du genre en France. Une centaine d’agents de l’administration travaillant sur dix sites à Paris, La Défense, Orléans, Angers et Valbonne, se sont prêtés au jeu. Un suivi de leur consommation au bureau, à domicile et dans les transports a été fait l’hiver dernier.

Les résultats permettent déjà de contredire l'« idée reçue de base », selon laquelle le télétravail générerait une surconsommation au domicile. « L’étude révèle deux choses », poursuit Christophe Rodriguez. « D’abord, il faut que le télétravail soit synchronisé. Ce qui marche bien, c’est de faire une fermeture pour tous le vendredi, donc le bâtiment s’arrête trois jours de suite. Deuxième enseignement, l’effet rebond dans les logements est en moyenne assez faible, de l’ordre de seulement 8 %. »

Des économies de carbone importantes

Les participants ont également répondu à des questionnaires poussés sur leur consommation. Les résultats ont été ensuite corrélés aux observations de dix grandes entreprises privées (Allianz, La Poste Immobilier, Natixis, BPCE, SNCF…) qui ont mené des tests d’organisation. Un rapport paraîtra début novembre sur le sujet, avec des astuces pour conjuguer télétravail et économies d’énergie.

L’étude conclut en tout cas que les économies d’énergie par télétravailleur et par jour lors d’une fermeture des locaux atteignent « 25 %, voire 35 % avec un site peu performant dont les occupants prennent la voiture pour le trajet domicile-travail ». Les économies de carbone sont encore plus fortes, entre 30 % et 45 %, selon l’étude.

Le challenge du télétravail

Reste qu’instaurer des jours de télétravail identiques pour tous les salariés est un défi. Le fabricant de mobilier urbain JCDecaux l’a fait en 2022 pour économiser de l’énergie, fermant tous ses sites en France entre Noël et le Nouvel an, sauf pour la préparation d’affiches ou l’assemblage. L’opération sera rééditée cette année. Mais la nature de l’activité empêche la synchronisation du télétravail sur le long terme.

En France, environ 27 % des salariés étaient en télétravail en janvier 2021, selon le département statistique du ministère du Travail (Dares). En hausse constante depuis 2000, le télétravail était minoritaire avant le Covid-19 et concernait environ 4 % de travailleurs en 2019. Dans les pays de l’OCDE, le télétravail est plus répandu chez les salariés avec un haut niveau d’instruction, un haut salaire, habitant une grande ville et employés d’une grande entreprise.