Stocamine : Entre confinement « immédiat » des déchets toxiques et commission d’enquête parlementaire
Pollution•Christophe Béchu estime que le confinement est la « seule solution permettant de s’assurer que les déchets ne pourront pas contaminer la nappe » phréatique d’Alsace qui alimente en eau potable près de 8 millions d’habitants20 Minutes avec AFP
Ce sont 42.000 tonnes de déchets toxiques, entre arsenic, mercure et amiante, qui dorment dans une ancienne mine de potasse à Wittelsheim, dans le Haut-Rhin. Mardi, le ministre de la Transition écologique a annoncé son intention de commencer « immédiatement » les travaux de confinement, qui devront être « impérativement terminés dès 2027 ». L’objectif étant d’enfermer ces déchets toxiques dans du béton.
Christophe Béchu soutient qu’il s’agit de la « seule solution permettant de s’assurer que les déchets ne pourront pas contaminer la nappe » phréatique d’Alsace qui alimente en eau potable près de 8 millions d’habitants. Mais les députés LFI-Nupes demandent, eux, l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur « l’attentisme des pouvoirs publics ». Ils estiment que cette solution « d’enfouissement définitif des déchets » se fait au détriment d’un scénario de sortie des déchets de la mine, selon un communiqué publié par l’élu Insoumis Emmanuel Fernandes.
Longues hésitations
« Plusieurs éléments matériels laissent penser que les pouvoirs publics ont, depuis vingt ans, joué la montre en laissant les galeries se détériorer pour imposer » la solution du confinement définitif, juge Emmanuel Fernandes. Il fait référence aux hésitations observées sur la conduite à tenir dans ce dossier depuis l’incendie survenu en 2002 sur le site de Stocamine, qui avait mis fin à l’entreposage de déchets supplémentaires mais ouvert un véritable casse-tête quant au devenir des déchets déjà présents.
Cette communication du député Insoumis intervient alors qu’une procédure administrative visant finalement à autoriser le confinement sous le béton des déchets doit justement aboutir par la signature d’un arrêté préfectoral « avant la fin du mois de septembre », a annoncé le ministère. Jusqu’ici, l’entreposage des déchets n’est autorisé que temporairement, jusqu’en 2027. Cette autorisation marquera le véritable feu vert au démarrage du chantier. Christophe Béchu a également annoncé sa venue « dans les prochaines semaines », sur le site.
La nappe phréatique d’Alsace
Dans la région, des élus de tous bords ont milité à l’inverse pour un retrait au moins partiel des déchets, craignant que leur confinement sous le béton n’empêche pas à terme la pollution de la nappe phréatique d’Alsace. En juin, une enquête publique avait été menée auprès des habitants du territoire sur le projet de confiner les déchets. Elle a recueilli 98 % d’avis défavorables. « Les avis favorables au projet se comptent sur les doigts de la main », notait la commission en charge de l’enquête publique.
Le parquet de Strasbourg mène actuellement une enquête sur la nature des déchets entreposés à Stocamine, censés être non inflammables, mais à l’origine de l’incendie souterrain ayant duré plusieurs mois en 2002.
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