Nouvelle-Calédonie : La justice suspend l’abattage de requins dans les réserves naturelles
ANIMAUX•Le juge des référés a noté l’absence d’études sérieuses sur l’impact de l’abattage des squales dans la région20 Minutes avec agences
Le tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie a suspendu cette semaine les campagnes de pêche aux requins dans les réserves marines de l’archipel. Ces campagnes avaient été autorisées à la suite de plusieurs attaques de requins, dont une mortelle, début 2023.
Le juge des référés avait été saisi en urgence par l’association Ensemble pour la planète (EPLP), qui estimait que cette politique de prélèvements « en réponse aux attaques sur les humains est environnementalement irresponsable ». La décision rendue ce jeudi par le tribunal administratif a pu être consultée par l’AFP ce vendredi.
L’absence d’études pointée du doigt
La province Sud, compétente en matière d'environnement, avait donné son aval à la mairie de Nouméa pour organiser des campagnes d’abattage de requins dans trois réserves proches des côtes de la commune. C’est là qu’un touriste australien avait été tué en février par un squale, trois semaines après une autre attaque qui avait très grièvement blessé une nageuse au même endroit.
Dans son ordonnance, le juge des référés estime que l’absence d'« études scientifiques précises » sur l’importance des populations de requins-tigres et de requins bouledogues ou sur l’impact de leurs prélèvements sur l’environnement est « de nature à jeter un doute sérieux sur la légalité de l’arrêté ». Le dossier doit cependant encore être jugé sur le fond.
Des abattages fortement contestés
La présidente d’EPLP Martine Cornaille a cependant estimé que cette première décision représentait une « victoire importante ». « On sait qu’aujourd’hui 60 % des requins qui sont abattus le sont dans ces réserves », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’association entendait aussi contester l’abattage de squales hors des réserves.
L’éradication des espèces de requins jugées dangereuses pour l’homme est dénoncée par de nombreuses ONG environnementales, dont l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cet abattage est « susceptible d’engendrer en cascade d’autres problématiques écologiques tout en donnant au public une impression de fausse sécurité », a estimé l’association.
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