Désobéissance civile : Le ministre de la Justice fait part de son « ras-le-bol »
Sainte-Soline•Éric Dupond-Moretti a exprimé ce jeudi son « ras-le-bol » face à « la petite musique de la désobéissance civile » mise en œuvre, selon lui, par « l’extrême gauche »20 Minutes avec AFP
«J’en ai ras-le-bol de cette petite musique de la désobéissance civile. On sait d’où ça vient. C’est revendiqué »… Le garde des Sceaux n’a pas mâché ses mots devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences commises lors des manifestations du printemps dernier, notamment à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).
« On a le droit, disent certains, quand on est porteur d’une cause légitime, de ne plus obéir à la loi. C’est infernal, a estimé Eric Dupont-Moretti. Rien n’est plus liberticide ». Le droit à la désobéissance civile est notamment revendiqué par le collectif écologiste Les Soulèvements de la terre (SLT) dont la dissolution, décrétée par le gouvernement, a été suspendue récemment par le Conseil d’Etat.
Des « hordes de types qui ne respectent rien »
« La liberté c’est l’obéissance à la loi commune », a rappelé Eric Dupont-Moretti en citant Jean-Jacques Rousseau. « Quand on n’est pas content de l’inaction gouvernementale en matière d'écologie, on peut aller fracasser des œuvres d’art ? », s’est-il interrogé.
Il a évoqué des « hordes de types qui ne respectent rien » qui ont « traversé l’Europe » pour aller manifester à Sainte-Soline. « Je suis très choqué par ça », a-t-il insisté avant d’évoquer le récent incendie du tribunal d’Aurillac par des manifestants. « Tous ensemble, si on est respectueux de notre démocratie, on doit s’interdire ce laisser-faire, cette scandaleuse musique disant : Mais vous avez raison, allez-y, fracassez tout, vous avez le droit », a-t-il poursuivi. « Il y a des incendiaires dans le monde politique », a dénoncé le garde des Sceaux.
« Chacun est libre d’exprimer sa désapprobation »
« La France est un Etat de droit dans lequel chacun est libre d’exprimer ses opinions, et même, j’en suis convaincu, libre d’exprimer sa désapprobation face à des réformes gouvernementales », a-t-il affirmé.
« Je suis de ceux qui pensent que la richesse d’un pays se mesure aussi à la diversité et la force des convictions de ses citoyens. Défendre ses idées et ses opinions a toujours été pour moi le signe d’un engagement citoyen mais qui ne peut et ne doit s’inscrire que dans le respect le plus absolu de la loi », a ajouté Eric Dupond-Moretti.
« Il ne fait aucun doute que des peines à la hauteur de la gravité des faits doivent être requises par le ministère public pour permettre, non seulement de sanctionner les auteurs de violences, mais également de les empêcher de commettre à nouveau de telles infractions », a-t-il souhaité évoquant notamment des « peines d’interdiction de participer aux manifestations ou de paraître en certains lieux » ou encore « l’interdiction de séjour ».