En Loire-Atlantique, l’inattendu succès touristique du parc éolien en mer

Saint-Nazaire : L’inattendu succès des visites touristiques du premier parc éolien en mer

ElectricitéMis en service en fin d’année 2022, l’impressionnant parc éolien attire la curiosité des touristes acheminés par des croisières organisées. Toutes ont été prises d’assaut
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • Le parc éolien en mer dit de Saint-Nazaire est situé à 12 km des côtes de la Loire-Atlantique.
  • Le parc, unique en France pour le moment, fait l’objet de visites guidées en bateau.
  • Les visites proposées font un carton et affichent complet longtemps à l’avance.

C’est l’un des cartons touristiques de l’été. Et un tel succès était difficile à envisager il y a encore un an. Au large de Saint-Nazaire et du Croisic, à environ 12 km des côtes de la Loire-Atlantique, se trouve le premier parc éolien en mer de France. Constitué de 80 éoliennes, le site est en service depuis la fin d’année 2022. Les mâts et pâles gigantesques (jusqu’à 180 mètres de haut) de ces moulins des temps modernes sont visibles du continent par beau temps. Ce qui suscite des critiques persistantes sur l’impact esthétique, mais aussi énormément de curiosité. La preuve en est, les visites en bateau organisées pour le grand public ont affiché complet tout l’été.

L’office de tourisme de Saint-Nazaire, la société de croisière Navix, ainsi qu’EDF Renouvelables, qui exploite le parc, ont tous trois proposé une vingtaine de croisières au total. Pour le même constat : il fallait réserver de bonne heure pour espérer décrocher une place à bord. « On avait proposé trois dates l’an dernier en guise de test et c’était parti comme des petits pains. Cet été, on avait prévu cinq sorties puis on en a finalement ajouté quatre supplémentaires compte tenu de la très forte demande », explique Marie Bibard, chargée de communication de Saint-Nazaire agglomération tourisme.

« C’est très impressionnant, on se sent tout petit »

L’opérateur public, qui a ainsi acheminé environ 1.500 personnes cet été, envisage de mettre les bouchées doubles pour l’an prochain. « On a des visiteurs locaux, qui veulent voir les éoliennes de plus près, y compris ceux ayant déjà un avis tranché sur le parc, constate Marie Bibard. On a aussi beaucoup d’estivants qui veulent profiter de leur passage dans la région pour découvrir ce site et comprendre comment ça marche. C’est nouveau à l’échelle française, il suscite plein d’interrogations. »

La visite, commentée par un guide, dure environ trois heures et permet de pénétrer au cœur du champ éolien, en ne s’approchant toutefois pas à moins de 50 mètres d’une éolienne, sachant qu’elles sont séparées d’un kilomètre chacune, et pas à moins de 200 m de la sous-station électrique, comme l’exige la réglementation. « C’est très impressionnant, les éoliennes sont vraiment immenses. Quand on compare à la taille du bateau, on se sent tout petit », raconte Michel, un touriste du mois de juillet, qui a apprécié aussi « la balade en mer et la vue sur la côte ».

« Retombées positives pour le territoire »

Du côté d’EDF, on est « ravi de cet engouement même si on est quand même surpris de cette quantité de demandes, bien plus importante que pour les parcs terrestres ». « Ça démontre l’intérêt fort de la population pour les énergies renouvelables et leur fonctionnement, estime Marc Chiron, directeur adjoint d’exploitation off shore chez EDF Renouvelables. C’est très gratifiant pour nous. Ça participe aussi aux retombées positives sur le territoire. C’est de bon augure pour nos prochains parcs off-shore. »

Situées à 12 km des côtes, les éoliennes du parc de Saint-Nazaire sont au nombre de 80.
Situées à 12 km des côtes, les éoliennes du parc de Saint-Nazaire sont au nombre de 80. - F.Brenon/20Minutes

Ce succès estival illustre aussi l’engouement pour le tourisme industriel un peu partout en France et à Saint-Nazaire en particulier. L’office de tourisme, depuis longtemps spécialisé dans la promotion des « savoir-faire », a vu ainsi la fréquentation de ses visites commentées des Chantiers de l’Atlantique, d’Airbus ou du Grand port maritime « encore progresser » cet été.

Déjà des visites à Saint-Brieuc

Outre les croisières organisées, le parc éolien en mer de Saint-Nazaire est ouvert à la navigation des plaisanciers, de manière très encadrée. Les curieux en bateau sont toutefois peu nombreux compte tenu de l’éloignement des côtes et de la nécessité de posséder un permis hauturier.

Au large de Saint-Brieuc, le second parc éolien en mer de France a, lui aussi, accueilli quelques croisières touristiques cet été. Toujours en construction, sa mise en service complète par la société espagnole Iberdrola est programmée pour la fin d’année 2023. Il disposera alors de 62 éoliennes pour une puissance de 496 mégawatts (MW). Le parc de Saint-Nazaire affiche, lui, une puissance de 480 MW.

Des travaux d’installation d’éoliennes sont également en cours au large de Fécamp (Seine-Maritime) et Courseulles-sur-mer (Calvados), en attendant le démarrage imminent des projets des îles d’Yeu et Noirmoutier (Vendée), Dieppe (Seine-Maritime) et Dunkerque (Nord).