Energie : Pour éviter un black-out hivernal, deux centrales à charbon vont fonctionner plus longtemps
dérogation•Ces deux centrales vont tourner durant cinq cents heures supplémentaires par rapport au plafond initialement autorisé20 Minutes avec AFP
En anticipation à un risque de tension sur le réseau EDF à l’hiver, le ministère de la Transition énergétique a annoncé jeudi que deux centrales à charbon vont pouvoir fonctionner plus longtemps afin d’éviter tout black-out hivernal.
L’hiver prochain, « nous anticipons un niveau de tension moindre » par rapport à l’année dernière, « mais par précaution, nous prenons toutes les mesures qui assureront la production électrique française », précise le ministère. Pour autoriser ces centrales à tourner plus longtemps, le gouvernement a dû assouplir temporairement ses normes d’émissions de gaz à effet de serre.
Issu de la loi Climat, le plafond d’émission de gaz à effet de serre applicable aux producteurs d’énergie est désormais rehaussé à « 1,8 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024 », est-il indiqué dans un décret publié jeudi au Journal officiel.
Plus de taxes en contrepartie
Cela permettra « aux centrales de fonctionner durant cinq cents heures supplémentaires sur la période par rapport au plafond de 1.300 heures initialement autorisé » jusqu’à fin 2024, est-il précisé dans la consultation publique dont est issu le décret. Ces 1.800 heures correspondent à 75 jours de production non-stop.
L’hiver 2022-2023, les centrales à charbon avaient obtenu l’autorisation de fonctionner pendant 2.500 heures, soit 104 jours en continu. « Mais les centrales à charbon sont de toute façon contrôlées par la logique économique », explique Julien Teddé, directeur général du courtier Opéra Energie, alors que leur mise en fonctionnement coûte très cher.
Parallèlement, les centrales à charbon devront payer plus cher pour la compensation de leurs émissions. Chaque tonne d’équivalent CO2 émis leur coûtera désormais 50 euros au lieu de 40, indique le même décret.
En France, deux centrales à charbon sont toujours en activité en cas de pic de demande électrique, à Cordemais (Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle). Leur production a représenté l’an passé 0,6 % du mix électrique français.
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